La pomme du verger
Nul fruit n’a été plus chanté, il me semble, que la pomme. On n’arrive jamais à y trouver des défauts. Et tout a commencé avec notre grand-mère Ève qui n’y trouvait que des qualités. La Tribune du 22 octobre 1888 y ajoute son éloge.
Parlant des pommes, le professeur [Michael] Farady dit : Il n’y a pas un article végétal propre à l’alimentation aussi utile et plus universellement estimé que la pomme. Que chaque famille à l’automne s’en procure de deux à dix quarts, et même plus, et ce sera le placement le plus économique de toute la classe des approvisionnements culinaires.
On peut digérer une pomme crue et tendre en une heure et demie, tandis qu’il faut cinq heures pour des choux bouillis. Le dessert le plus salubre qu’on puisse placer sur la table est une pomme cuite. Si on en mange à satiété au déjeuner avec du pain de grosse farine, sans viande aucune, cela a un effet admirable sur le système en général, en faisant bien souvent disparaître la constipation, enlevant les aigreurs et rafraîchissant les personnes fébriles bien plus efficacement que les meilleurs remèdes approuvés.
Si on pouvait amener les familles à substituer la pomme — saine, mûre et succulente — aux tartes, gâteaux, candi et autres bonbons, que trop souvent on fait manger aux enfants, il y a une diminution dans le compte du médecin suffisante dans une seule année pour faire l’achat de ce fruit délicieux pour l’usage d’une saison.
Cette dernière phrase, il est vrai, est particulièrement emberlificotée.