La farandole des parulines
Les parulines recommencent à descendre. Vers le Sud bien sûr. Les voici chez moi depuis quelques heures. En très grand nombre. Il y a tant d’insectes cette année dans la place qu’elles viennent de reconnaître le lieu d’un banquet. Escale.
Et chacune est fort belle. Je ne pourrais pas vous en donner le nom. Je me méfie de moi-même. Dans son Guide des oiseaux de l’Amérique du Nord à l’est des Rocheuses, Roger Tory Peterson montre deux pleines pages — 26 en tout — de ce qu’il appelle les «Parulines d’automne déroutantes». Lorsqu’arrive ce temps, elles ne portent plus tout à fait le même vêtement qu’au printemps.
Et puis il me faut vous dire que je me méfie aussi depuis longtemps de ceux qui changent les noms des oiseaux. À ma naissance, on ne connaissait pas l’existence de parulines au Québec, mais nous avions une bien belle variété de fauvettes. Les bruants étaient absents également, les pinsons occupant leur place. Et puis voilà qu’on a fait table rase des fauvettes et des pinsons. Du jour au lendemain, nous venions d’acquérir des parulines et des bruants. Ô surprise ! Rendant obsolète tout ce qu’il y avait d’imprimé au sujet des fauvettes et des pinsons. Le Plectrophane des neiges, lui, le «p’tit oiseau de misère», le «p’tit oiseau blanc», est devenu le Bruant des neiges. Récemment, un ami m’a dit de cesser de l’appeler Bruant des neiges, qu’on serait revenu à l’appellation de Plectrophane des neiges. Je ne cherche plus trop à me dépatouiller dans les noms de nos oiseaux, me contentant de les observer.
Voyez l’une de ces beautés de passage en ce moment chez moi. Petit être de grâce.
Quelle joie que d’être envahi de la sorte. Vous vous êtes surpassé avec ces photos.
Je partage votre opinion à l’effet que l’on a bousculé bien des amateurs d’ornithologie en décrétant tout à coup que les fauvettes devaient désormais être nommées parulines. Quand j’aperçois la sympathique fauvette masquée, je ne peux que l’associer au nom par lequel elle m’a été révélée.
L’été tire à sa fin, mais il y a encore beaucoup de belles choses qui s’offrent à notre regard.
Merci, merci, cher Vous. Et bien sûr qu’il y a encore tant de belles choses qui viennent, même l’automne avancé.