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Sus à la vente de crème glacée dans les rues de Montréal !

Pour des raisons d’hygiène, Montréal entend défendre la vente de la crème glacée dans les rues de la ville. C’est ce que nous apprend La Patrie le 12 mai 1906.

La Commission d’hygiène a adopté hier après-midi un rapport des médecins hygiénistes de la cité, MM. McGarry et Laberge, relativement à la vente de la crème à la glace dans les rues de la ville. Ce commerce est considéré comme désastreux pour la santé publique. D’après le rapport du Dr McGarry, inspecteur en chef des aliénés, un officier du département de l’inspection des aliments est préposé à la surveillance des vendeurs de crème à la glace dans les rues, mais il est difficile de faire ce service d’une manière efficace.

En premier lieu, ces vendeurs sont des étrangers dont la plupart connaissent peu ou point la langue française ou anglaise. Ensuite, comme ils se servent de charrettes et parfois d’un cheval et d’une voiture, ils vont d’un endroit à l’autre, et ne peuvent être surveillés comme s’ils faisaient leur commerce dans un magasin.

Quant à la propreté, la surveillance la plus stricte ne peut pas empêcher l’emploi de la même eau pendant plusieurs heures consécutives pour le nettoyage des vaisseaux dont se servent leurs nombreux clients. La poussière dans les rues est encore une source prolifique de contamination.

«J’en suis venu à la conclusion, dit l’inspecteur, que le seul moyen de faire disparaître cette source de dangers pour la santé publique est de défendre la vente de la crème à la glace sur les rues publiques.»

«Il ne faut pas oublier, dit-il ensuite, que la contamination dans les rues est secondaire à la contamination bactériologique primaire probable de la crème à la glace par l’emploi d’ingrédients malsains et l’insalubrité des locaux où cet aliment est fabriqué.»

«Enfin, nous faisons de notre mieux pour amoindrir le danger, mais les efforts les plus énergiques ne nous permettront pas d’accomplir beaucoup et, par conséquent, je prie votre Commission de bien vouloir étudier sérieusement l’opportunité de passer un règlement dans le but de mettre fin à ce dangereux état de choses.»

Ce rapport a été adopté et il a été résolu de donner un avis de motion au conseil, demandant d’amender en ce sens le règlement No 105. Il fut de plus suggéré d’augmenter la taxe imposée sur le commerce d’aliments quelconques dans les rues.

 

L’image est parue dans l’Album universel du 29 juillet 1905. Elle se retrouve sur le site http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Glaces, boissons glacées, etc.».

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