Les manufactures et le travail des enfants
Le 29 novembre 2011, j’écrivais qu’au début du 20e siècle, on tardait à légiférer sur le travail des enfants dans les manufactures. J’évoquais le triste décès d’une fillette de 12 ans dans une manufacture de boîtes de L’Ancienne-Lorette, une municipalité de la région de Québec.
À vrai dire, partout alors, on recourt à la main-d’œuvre enfantine. Voyez cette nouvelle du quotidien montréalais La Patrie, du 16 avril 1898.
À une assemblée spéciale du Conseil Central des Métiers, tenue jeudi soir, on a lu deux rapports : le premier concernant les employés de la filature de coton «Dominion», et le second, préparé par MM. O. Bélanger et P. C. Chatel, président et secrétaire du comité de législation.
Ces messieurs déclarent qu’ils ont visité la filature en question, et qu’ils ont constaté que les règlements concernant l’acte des manufactures ne sont pas observés. On y trouve, disent-ils, des fillettes de 10 ans, dont la tête dépasse à peine le métier sur lequel elles sont obligées de travailler.
De plus, MM. Bélanger et Chatel se plaignent que l’on fait travailler ces enfants depuis 7 heures du matin jusqu’à 9 heures du soir. Un reporter de «La Patrie» s’est rendu ce matin à la filature de coton, pour s’enquérir des faits. Le gérant lui a assuré qu’aucune jeune fille n’était employée à la manufacture si elle déclare être âgée de moins de 14 ans. «Nous exigeons des parents, dit-il, des certificats témoignant de l’âge des enfants. Ce n’est pas notre faute si nous sommes trompés.»
Quant à la question des heures de travail, le gérant dit : «Il est vrai que de ce temps-ci nous sommes obligés de travailler le soir, mais les ouvriers n’ont pas raison de s’en plaindre, puisqu’ils ont aussi l’avantage de doubler leur salaire.»
On trouvera cette image à l’adresse : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, sous le descripteur «Enfants-Travail».
Quelle époque. On croirait qu’il y en a qui souhaite nous y faire revenir. Je parle des gens de droite, les libertariens notamment.
donc il semble que le québec d il y a seulement 100 ans admettait le travail de ses enfants en usine – et non pas seulement pour aider aux corvées par exemple.
cela porte à réflexion. droits, lois, coutumes … on a tendance à juger d autres sociétés pour se rendre compte que finalement, leur évolution ne se fait juste pas au même rythme.
Voilà, chère Vous.