Skip to content

Vient-on de maîtriser la photographie des couleurs ?

Le 14 mars 1896, sous le titre «La photographie des couleurs», L’Écho des Bois-Francs laisse entendre que ça y est, la photo des couleurs vient de voir le jour. Mais faut-il y croire ? Le processus imaginé semble bien complexe.

Le docteur Sell, médecin, à Brandebourg sur Barthe, vient après cinq ans d’expériences de résoudre, sans qu’il en reste rien à désirer, le problème de la photographie des couleurs.

Dans une séance tenue à la Société libre de photographie de Berlin, le docteur Neuhans a présenté une trentaine de clichés en couleur obtenus au moyen de l’appareil de Sell.

Comme M. Toily, de Dublin, et le professeur Vogel, le docteur Sell emploie trois couleurs fondamentales qui, réunies, donnent le blanc pur, mais les résultats auxquels le docteur Sell est arrivé sont sensiblement plus importants.

Avec le rouge carmin, le jaune clair et le bleu verdâtre, Sell obtient des reproductions absolument conformes à la nature. Des roses d’un rouge sombre montrent leur reflet d’un violet particulier; une plume de paon est reproduite avec son éclat bleu d’acier amortie. Les portraits gardent les tons naturels des chairs.

Voici les premières explications sur le procédé de Sell.

Il prend d’abord une seule et même image sur une plaque sensible aux rayons rouges, puis sur une autre sensible aux rayons jaunes, enfin sur une troisième aux rayons bleus. De ces trois négatifs fondamentaux, il fait trois positifs sur des pellicules en gélatine collodionnée, d’une préparation spéciale.

Ces pellicules ont la propriété d’absorber dans leurs parties lumineuses les couleurs d’aniline, tandis que les parties opaques leur sont réfractaires. En superposant les trois pellicules, on obtient les effets de couleur les plus remarquables.

En matière d’éclaircissement, le docteur Neuhans a fait des projections de quatre clichés d’un spectre des couleurs ordinaires qui se composait de plus d’une centaine de tons différents.

Le positif fondamental obtenu au moyen de la plaque sensible au rouge ne présentait la production que des champs colorés dans lesquels figure un ton rouge. Le positif d’après la plaque sensible au bleu et celui d’après la plaque sensible au jaune reproduisaient chacun le spectre de sa couleur respective. Le quatrième cliché, fait de la superposition des trois autres, donnait avec une fidélité absolue l’échelle entière.

 

Voilà pour la photographie des couleurs selon Sell. Mais il semble que la photographie en couleurs ait été mise au point par les deux chimistes lyonnais, les frères Auguste et Louis Lumière.

L’image ci-haut provient de l’ouvrage des Sœurs de Sainte-Croix, Cours pratique de dessin d’observation aux maîtres de l’école primaire canadienne, Saint-Laurent, 1928.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS