Oups !
Lord Dufferin, gouverneur général du Canada de 1872 à 1878, a laissé sa marque à Québec. À son arrivée, alors qu’on a commencé à détruire les fortifications dans la capitale québécoise, il exhorte la population à cesser la démolition de ce bien précieux, venu à l’origine du Régime français. Avec l’architecte Charles Baillairgé, il propose aussi de transformer l’humble plateforme Durham, au sommet du cap, en une longue promenade intégrée à l’enceinte de la ville, ornée de kiosques et de lampadaires de fonte. Selon lui, cette terrasse donnerait à Québec une allure tout à fait unique du cap Horn au pôle Nord.
Mais il faut respecter le protocole lorsqu’on rencontre monsieur. Extrait du journal Le Sorellois du 3 février 1891.
Le Glasgow Herald raconte l’incident suivant qui s’est passé dernièrement à Rome :
Lord Dufferin, ambassadeur d’Angleterre, vint un matin rendre visite à M. Crispi [Premier ministre italien]. Celui-ci était assis à son bureau et, sans se lever de son fauteuil, souhaita le bon jour à son ambassadeur et lui désigna de la main un siège. Lord Dufferin s’arrêta sur le seuil sans dire un mot. M. Crispi répéta son geste invitant l’ambassadeur à s’asseoir, mais celui-ci restait toujours immobile et muet. Alors le président du conseil finit par comprendre qu’il devait se lever pour recevoir l’ambassadeur d’une grande puissance, et il le fit.
La photographie de Lord Dufferin est extraite de l’ouvrage de Dufferin lui-même, Un voyage en yacht. Lettres de hautes latitudes, traduit, avec la permission de son excellence, par T. P. Bédard, Montréal, La Compagnie de lithographie Burland-Desbarats, 1876.
Personne n’est parfait ;) Mais il l’était dans sa conscience de la beauté et un visionnaire quant à l’attrait qu’offriraient les remparts de Québec. Pour cela, je lui dis aussi merci et, je me lève et ôte mon chapeau ;)
Mais ça illustre, quand même, chère Sandrina, toute une époque, celle où l’Angleterre est maîtresse du monde. Et ses représentants sont alors ce que furent, il y a peu, les Américains à l’égard des autres et, très bientôt, les Chinois.
Vu de cette façon, je ne peux qu’acquiescer sur l’image. Je ne l’avais pas ressentie au-delà du geste extraordinaire du personnage. Bah ! Je les aime bien pareil ces anglais ;)