Observation des nuages
Il n’y a pas de sots sujets. Le professeur Moller qui passe sa vie dans les nuages vous le dirait. La Gazette de Joliette du 11 décembre 1890 y fait écho.
Parmi les millions d’êtres humains qui ont surveillé la marche des nuages, combien y en a-t-il qui aient une idée approximative de la hauteur à laquelle se meuvent ces masses atmopshériques ?
Le professeur Moller, de Carlsruhe, a consacré bien des heures à faire des observations scientifiques sur les nuages. Il les a divisés en trois classes.
Dans la première, il place le cirrus, les nuages qui offrent l’apparence d’une masse de filaments ténus ou de plumes légères. Ce sont les plus élevés. Ils flottent généralement à une hauteur de 30,000 pieds.
Quand aux nuages les plus bas, ils se trouvent de 3,000 à 7,000 pieds de hauteurs.
Les nuages cumulatifs appartiennent aux deux dernières classes; tandis que leur base n’est qu’à 4,000 ou 5,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, leur sommet s’élève parfois jusqu’à 16,000 pieds.
La cime des Alpes est cachée assez souvent par des nuages de troisième classe; mais il arrive de temps en temps que les nuages de la seconde classe eux-mêmes dérobent ces sommets à notre vue, particulièrement lorsque ce sont des nuages qui portent la foudre dans leurs flancs.
Le professeur Moller, se trouvant sur le Netleberg, mesura la longueur verticale d’un nuage au-dessus du niveau de la mer.
Bien au-dessus du sommet de la montagne, le professeur voyait se mouvoir les nuages de la seconde catégorie, en même temps qu’à ses pieds, le brouillard jetait un voile sur les ravins et les précipices. Pendant que les nuages qui étaient à ses pieds se dissipaient, ceux qui planaient sur sa tête devenaient de plus en plus épais et noirs, et bientôt il neigea et il plut.
Et c’est ainsi.