Le Roseau commun
Sortez les trompettes, voici le Roseau commun (Phragmites australis, Reed-grass). Mais je me mets à douter quand je lis le frère Marie-Victorin qui dit, dans sa Flore laurentienne : «Général, mais très clairsemé dans le Québec». Diable, il me semble qu’il n’a jamais été aussi abondant ! Il «crie» le long des routes québécoises, dirait-on. Du moins celles de la vallée du Saint-Laurent. Sur mes chemins, partout il me sourit, ce spectaculaire, et, quand le vent prend, le voilà qui opine du bonnet.
Alors que faire ? Consulter mon cher ami Pierre Morisset, biologiste, maître en botanique. Voici sa réponse :
C’est bien le roseau commun, le phragmite (Phragmites australis), mais il faut préciser.
Il existe dans le nord-est de l’Amérique du Nord deux formes du phragmite, reconnues comme deux sous-espèces. La sous-espèce indigène (ssp. americanus) est celle que Marie-Victorin commente dans sa Flore laurentienne et qu’il qualifie de «très clairsemée». L’autre sous-espèce (ssp. australis), très envahissante, est introduite d’Europe et est celle que l’on trouve abondamment le long des routes.
Certains caractères morphologiques permettent de distinguer les deux formes. La plante introduite (ta photo) a une inflorescence beaucoup plus dense. Tu trouveras une liste de caractères distinctifs dans le site suivant:
<http://herbarium.usu.edu/webmanual/info2.asp?name=Phragmites_australis&type=treatment>.
J’annexe un document illustrant les 3 différences les plus marquées entre les deux sous-espèces. Il semble que la sous-espèce indigène devienne de plus en plus rare, mais je ne connais pas bien les données pertinentes.
Merci, cher Pierre. Manifestement, ce bel introduit a trouvé ici une vraie terre d’exhubérance.
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