Le football américain, un sport violent ?
Un journal, il y a peu, en 1905, qualifiait de sauvagerie le football américain. Qu’en est-il ? Le 11 novembre 1905 justement, dans l’Album universel, le chroniqueur A. Beauchamp dresse un bilan à ce sujet. Il intitule son texte La tuerie!
Tranquillisez-vous, il n’est plus question de la révolution russe. Il s’agit tout bonnement de sport. Avec l’automne nous revient le jeu de foot-ball, et ses inqualifiables brutalités. C’est le jeu favori des grandes universités des États-Unis. À Harvard, à Yale, à Princetown, on se démolit dans les règles de l’art, pour le plus grand intérêt du public. Là le foot-ball passe avant les études sérieuses et un grand nombre de jeunes gens qui se sont illustrés à Harvard ou à Yale, n’ont jamais tenu dans leurs mains d’autres livres que des guides sportifs. Les statisticiens nous donnent le résultat net des parties de foot-ball en cinq ans, aux États-Unis :
Morts, 45;
clavicules cassées, dans les parties entre collégiens, 14;
jambes fracturées, 10;
chevilles du pied fracturées, 5;
fractures du crâne, 4;
bras cassés, 4;
blessures à l’épine dorsale, 5;
blessures au genou, 6;
épaules disloquées, 4;
nez cassés, 2;
lésions internes graves, 4,
et un cas où la victime a eu le cou cassé sans en mourir.
Doux pays !