Skip to content

Mes mères

Marie Dion

Vous êtes-vous déjà demandé qui sont vos mères ? Je m’explique. Loin de moi d’abord l’idée de mépriser, dans ce que nous sommes, tout notre acquis culturel personnel, venu du passage des années. Mais, génétiquement, nous venons de notre père et de notre mère biologiques.

Or, en généalogie, on ne s’est toujours intéressé qu’à la lignée paternelle, la patrilinéarité. Au Québec du moins. Mais avez-vous déjà imaginé que tout un ensemble de vous vient de mères que vous avez eues au fil du temps ?

Voilà quelques semaines, je disais à une belle amie, Gisèle Couture Caron, qu’aucune question généalogique ne rebute : «J’aimerais tant connaître un jour mes mères. Retourner dans le passé à travers mes mères, à travers les femmes qui se sont succédées et qui ont fait que je suis là. Faire qu’elles ne demeurent pas dans l’anonymat éternel.»

Quelques jours plus tard, ô bonheur, Gisèle me revenait avec la liste de mes mères, depuis celle partie de France avec son époux, jusqu’à ma mère immédiate, toujours là, à 93 ans. Les voici. Retour dans le temps.

Mariage

CLAIRE PARENT                                  28 octobre 1939                    Jean-Marie Provencher
Trois-Rivières

VALÉDA MARTEL                15 août 1911                         Pierre Parent
St-Raymond. Portneuf

MARIE  DION                       2 avril 1883                         Rémi Martel
St-Raymond. Portneuf

DÉLIMA  MARCOTTE            11 février 1861                     Jacques Dion
St-Raymond. Portneuf

MARIE ANNE  MAHEU           28 septembre 1830                Jérôme Marcotte
Notre-Dame. Québec

MARIE  PETITCLAIR                       19 mai 1801                         Jean-Baptiste Maheu
Notre-Dame. Québec

MARIE ANNE  CARRIER        2 octobre 1769                   Charles Petitclair
Ste-Foy. Québec

FRANÇOISE BALAN  LACOMBE        18 novembre 1743            Joseph Carrier
Notre-Dame. Québec

ÉLISABETH PÉPIN  LACHANCE         29 octobre 1715               Pierre Balan Lacombe
St-François. I.O.

MARIE  LEFORT                                  3 août 1689                        Ignace Pépin Lachance
St-Pierre. I.O.

MARIE  DOYON                  9 février 1666                    Antoine Lefort
Château-Richer

MARTHE  GAGNON            19 novembre 1650             Jean Doyon
Notre-Dame. Québec

VINCENTE  GAULTIER                     FRANCE                          Mathurin Gagnon

 

Incroyable ! Quel travail ! Hé, merci, chère Gisèle ! Toutes mes mères qui sont là ! Une longue lignée de mère en fille depuis 400 ans. Vincente, mère de Marthe, elle-même mère de Marie. Et ainsi de suite. Fidélité à la vie. Tant de noms que je porte depuis le début du 17e siècle : Parent, Martel, Dion, Marcotte, Maheu, Petitclair, Carrier, Balan Lacombe, Pépin Lachance, Lefort, Doyon, Gagnon et Gaultier ! Quand même !

Sans blague, arrêtez-vous un instant à toutes ces mères qui ont fait que vous êtes là. Et tous ces destins qu’elles ont connus. Il aurait suffi que l’une d’entre elles fasse défaut que vous n’auriez vous-même aucune forme d’existence aujourd’hui. Toute une partie de votre bagage génétique vient d’elles. Elles vous rendent unique.

Tout en haut, l’image de Marie Dion, une de mes mères, la grand-mère de ma mère immédiate.

En bas, dans la liste préparée par mon amie Gisèle, on retrouve Marthe Gagnon, fille de Mathurin Gagnon, originaire de Tourouvre, dans le Perche, en France. Mon maître Jean Hamelin a rédigé la biographie de Mathurin dans le Dictionnaire biographique du Canada. Mais il ne parle pas de son mariage avec Vincente Gaultier, arrivée sans doute au pays avec lui. Il dit plutôt qu’il épouse en 1647 un enfant de 13 ans, alors que, trois ans plus tard, les registres d’état civil mentionnent que sa fille Marthe, une de mes mères, se marie à Jean Doyon à l’église Notre-Dame de Québec. Erreur de mon maître, omission à tout le moins.

Chose certaine, il semble que Mathurin vivra sur la côte de Beaupré. Sur sa terre à Château-Richer, précisément en bordure de l’avenue Royale, on trouve un magnifique caveau à légumes remontant au 19e siècle.

15 commentaires Publier un commentaire
  1. sylvie pontbriand #

    Eh! Oui connaître le premier ventre venu de France de qui nous descendons. J’ai la chance d’avoir cette généalogie. Quelles belles découvertes j’ai faites. Moi qui me croyait un pur produit rive sud, voilà que je découvre que les premières générations sont de Trois-Rivières, Champlain et Yamachiche! Maintenant je suis à la recherche d’actes notariés racontant leurs histoires, principalement les inventaires de décès. Je ne sais trop comment m’y prendre…..Va pour les archives judiciaires (procès , chicane de clôtures et cie) que je trouve sur BNQ, mais pour les archives notariées????

    3 octobre 2012
  2. Jean Provencher #

    Bonne chance à Vous. Ce n’est vraiment pas facile de documenter le quotidien des nôtres.

    3 octobre 2012
  3. Jean-Claude Veilleux #

    Salut petit-cousin éloigné ! Je suis également un descendant de Vincente Gaultier et de Mathurin Gagnon ainsi que de Marthe Gagnon et de Jean Doyon, ma grand-mère maternelle étant une Doyon (Jean Doyon est l’ancêtre unique de tous les Doyon d’Amérique).
    Je fais de la généalogie depuis un certain temps et mes notes indiquent qu’en réalité Mathurin Gagnon ne s’est pas marié avec Vincente Gaulthier, il était plutôt fiancé avec elle et, pour une raison inconnnue, il a dû s’éloigné un certain temps. Durant cette période, Vincente Gauthier a mis au monde une fille naturelle, Marthe, alors que Vincente est décédée à sa naissance vers 1635 en France.
    À son retour en France, Mathurin a reconnu l’enfant. Sa fille Marthe fut élevée par la mère de Mathurin. Selon Trudel, Marthe a émigré à Québec en 1640, à l’âge de 5 ans environ, en compagnie de son père, Mathurin, de sa grand-mère paternelle, Renée Roger, et de ses deux oncles : Jean et Pierre Gagnon, dont je descends également.

    5 octobre 2012
  4. Jean Provencher #

    Ô merci de ces détails fort intéressants, cher Petit-Cousin. Je crois donc comprendre que Mathurin est le père adoptif de Marthe. Mais nous avons donc aussi du Gaultier, Vincente étant décédée au moment d’accoucher notre Marthe.

    P.S. Si vous avez le nom de la mère de Vincente, je suis preneur bien sûr. Mais, là, ce n’est qu’en France que nous pourrions le trouver. Merci encore !

    6 octobre 2012
  5. Jean Provencher #

    Cette chère Gisèle vient de me faire parvenir l’acte de décès de Marthe Gagnon, daté du 21 novembre 1670. Son service a eu lieu à l’église de Château-Richer et elle fut ensevelie dans le cimetière de l’endroit. Née en 1635, c’est bien jeune que de mourir à 35 ans. Mais vous me direz que c’est l’espérance de vie alors.

    20 octobre 2012
  6. Johanne Doyon #

    Je suis vraiment émue de vous lire. Je suis de la descendance de Marthe Gagnon et de Jean Doyon. Voici ma lignée en partant de Jean, Antoine, Prisque, Jean-Baptiste, un autre Jean-Baptiste, Louis, Édouard, Alfred, Angelbert, René mon papa toujours vivant. Je viens de lire que la mère biologique de Marthe est donc décédée à la naissance de la petite. Je me posais d’ailleurs la question depuis que j’ai appris qu’elle était enfant naturel. Que de découverte! Merci infiniment pour ces recherches. Johanne Doyon 11 e générations des Doyon d’Amérique

    7 décembre 2014
  7. Jean Provencher #

    Bonjour, chère cousine. Votre mot me fait tant plaisir ! Et vous touchez un de mes billets qui, au fond, me vient de Gisèle Couture Caron, qui m’a fait un merveilleux cadeau en me proposant mes mères, les unes après les autres, jusqu’à maman Gaultier, la mère de Marthe, Française qui n’est jamais venue en Canada.

    7 décembre 2014
  8. Johanne Doyon #

    J’ai su par ma tante Anne-Marie Doyon que Mathurin est aussi le premier de ma lignée des Gagnon de par mon arrière-grand-mère Marie-Louise que j’ai très bien connue et qui est décédée alors que j’avais 14 ans. Elle était notre voisine sur le rang du Petit-Bois à Maskinongé.

    7 décembre 2014
  9. Jean Provencher #

    Bravo ! Notez tout cela. Il vous faut retricoter le chandail de laine.

    7 décembre 2014
  10. carole Gagnon #

    Jean-Paul Gagnon de Montréal, généalogiste a fait beaucoup de recherches au Québec et en France, ainsi que publié plusieurs livres au sujet des ancêtres Gagnon.

    La première fille de Mathurin Gaignon, Marthe, née vers 1636, dont la mère Vincente Gaulthier est probablement décédée lors de l’accouchement ou peu après. Mathurin était-il fiancé à Vincente? Et alors absent au moment de la naissance? Semble avoir reconnu sa fille puisqu’elle semble avoir été élevée par la mère de Mathurin, Renée Roger, 2e épouse du défunt père (Pierre Gaignon) des 3 frères Gagnon immigrés au Canada et leur demi-soeur aînée Marguerite.

    Mathurin aurait ramenée sa fille Marthe, avec sa mère Renée Roger, en 1643, lors d’un voyage en France (dont le départ avait eu lieu en 1642).

    Leur demi-sœur aînée, Marguerite Gaignon, et son 2e époux, Éloi Tavernier, et leurs 2 filles, émigrèrent aussi vers 1643, sans doute en même temps que Renée Roger et sa petite-fille Marthe Gaignon.

    23 février 2017
  11. Jean Provencher #

    Que Vous me faites plaisir, chère Madame Gagnon !
    Nos mères à toutes et à tous sont tellement importantes.
    Elles furent la variété dans nos vies, l’assurance de la suite !
    Les couleurs. De nos vies passées, présentes, et à venir.
    Et jamais nous n’en parlons, ayant toujours privilégié la «ligne» des hommes.
    Merci infiniment, chère Madame Gagnon, merci beaucoup !
    Votre propos, soyez -en certaine, rend heureuses les femmes et heureux les hommes que quelques pensées effleurent sur nos mères, diable !
    Tant de gens ayant vu ce billet me disent : «J’aimerais tant savoir comme vous qui furent mes mères».
    Merci, Madame. Beaucoup.

    23 février 2017
  12. D. COTE #

    Bonjour,
    Oui notre lignée matrilinéaire (de mère en fille) est aussi notre héritage génétique (ADN-MT) et culturel. Ma première mère ici est Ozanne Achon épouse de Pierre Tremblay.

    Pour Marthe – Je vois ceci. A confirmer avec d’autres sources :

    « En août 1643, il [Mathurin] revient au Québec accompagné de sa fille Marthe et de sa mère Renée (2e épouse de leur défunt père, Pierre Gaignon). »
    http://www.mount-royal.ca/heritage/getperson.php?personID=I2025&tree=godbout

    « Marthe Gagnon est la fille naturelle de Mathurin Gagnon et de Vincente Gaulthier née vers 1635 dans la paroisse Saint-Martin de L’Hôme-Chamondot. Le 29 janvier 1635 à Tourouvre, Mathurin Gagnon et Vincente Gaulthier passent un acte de cession concernant leur enfant. Vincente Gaultier promet de nourrir et de gouverner l’enfant. Mathurin parti en Nouvelle-France vers 1640 avec les autres membres de sa famille, reviendra dans le Perche vers 1643 chercher sa fille. »
    http://www.perche-quebec.com/files/perche/individus/gagnon.htm

    Cordialement,
    DC

    9 septembre 2018
  13. Jean Provencher #

    Merci beaucoup de ces riches renseignements, de vraiment éclairer le début de mes mères. je suis heureux de savoir que Mathurin a pris soin de sa fille naturelle et s’est soucié de venir la chercher.

    9 septembre 2018

Trackbacks & Pingbacks

  1. Pour une nouvelle histoire de Québec (2/3) | Les Quatre Saisons
  2. La famille | Les Quatre Saisons

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS