Aujourd’hui, sur le babillard
Fort étrange. Marchant dans un de mes sous-bois, que vois-je ? L’illustration même d’une grande manifestation d’amour. L’attachement venu de toute une saison, dirait-on, vécue tout près, côte à côte. « Ne pars pas, je t’en prie ! » Brel le chantait. « Ne me quitte pas. Je t’offrirai des perles de pluie. » «Tenons.»
La vie crie.
Et puis l’immensité dans la plaine.
P. S. Mes images ne sont jamais fabriquées. Elles sont volées à un autre monde, ne m’appartiennent pas.
Je saisis, j’attrape ce qu’il m’est donné. Sans rien toucher. Sans aucun montage.
Sachant que tout, moi-même compris, est tellement éphémère.
Je m’attache beaucoup au chant de l’instant.
« Je m’attache beaucoup au chant de l’instant. »
Tu as bien raison, cher Jean. L’instant passé, reste son chant.
Réginald
Ah, merci, cher Réginald. Et puis heureux de te savoir là, complice.
C’est le regard et la disponibilité qui font la différence. Combien de marcheurs sont passés tout près et n’ont même pas vu cette beauté ?
Un bel automne monsieur Provencher.
Jeanne
Je le pense aussi, chère Jeanne. Dans ce cas-ci, c’est chez moi à ma campagne, donc sans autre marcheur. Mais c’est très vrai que nous côtoyons souvent le sublime à notre porte, et nous ne le voyons pas, aveugles. Prévert crie par l’intermédiaire de Reggiani : « Qui regarde le soleil ? Plus personne ne regarde le soleil. »