« Home, Sweet Home »
Il y a longtemps, mon père, homme bien peu bavard, échappait souvent « Les enfants, Home, Sweet Home », sans aucune forme d’explication.
Manifestement, il exprimait là son plaisir d’avoir pu se payer, à force de travail et de travail, une bien humble maison d’un étage et demi pour héberger sa «trâlée».
J’ai vu, depuis, passer des pages de calendrier ou des cartes postales présentant l’image d’une maison douillette, avec ces mots en bas de vignette.
Mais j’ignorais absolument que c’était là le titre de la chanson la plus connue et la plus célèbre d’un grand compositeur anglais du 19e siècle, Henry Rowley Bishop (1786-1855). Ce chant, dit-on, fut fort populaire aux États-Unis durant les années 1860, lors de la Guerre de sécession.
Chose certaine, en 1900, à Québec, qu’on soit de langue française ou anglaise, on aime beaucoup Home, Sweet Home.
Le 9 janvier 1900, lors d’un concert à l’Académie de musique de Québec, des comédiens interprètent, en première partie, une comédie-farce, Muldoon’s Picnic. Et le journal Le Soleil du 10 janvier rapporte qu’en seconde partie, la fanfare joue «tous les airs britanniques bien connus à Québec», dont Home, Sweet Home.
Le 11 mars 1901, en pleine tempête de neige la cantatrice Emma Albani, née Lajeunesse (1847-1930), se produit au Château Frontenac, à Québec, devant une salle comble de plus de 600 personnes. Le public a beaucoup aimé et s’en souviendra longtemps. Parmi les quatre chants qu’elle interprète en rappel, voilà Home, Sweet Home.
Et, à intervalles réguliers, Le Soleil, dans son édition du samedi, reproduit la musique et les paroles de Home, Sweet Home.
On trouvera ici une version chantée de Home, Sweet Home.
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