Edison à Montréal
La dernière semaine d’août 1906, le grand inventeur américain Thomas Edison, celui pour qui l’électricité n’a plus de secrets, est de passage à Montréal. Et l’homme a du flair, il prévoit un bel avenir hydroélectrique pour ici. L’Album universel du 1er septembre 1906 souligne son court séjour dans la métropole.
La semaine dernière, notre ville a reçu la visite du célèbre inventeur américain T. Edison, sorcier de Menlo Park, comme on l’appelait il y a quelques années. Faisant une promenade de vacances en automobile, l’ancien petit vendeur de journaux, inventeur des lampes électriques à incandescence, inventeur du phonographe et de bien d’autres merveilles de l’électricité, s’est arrêté quelques jours à Montréal, où il s’inscrivit à l’hôtel Windsor, en compagnie de Mme Edison et de quelques amis.
Il y avait une dizaine d’années que M. Edison n’avait pas vu la métropole, il a été, paraît-il, enchanter d’en constater les progrès. Et, comme, malgré ses cheveux blancs et sa renommée universelle, malgré l’immortalité qui lui est assurée plus que par toutes les académies imaginables, M. Edison est très accueillant, il n’a pas fait de phrases pour déclarer aux journalistes montréalais qu’enfin Montréal est une grande et belle ville. Gageons que l’aimable yankee n’a pas affirmé que nos rues sont les mieux entretenues de ce continent. Puisse-t-il le dire à sa prochaine visite.
Questionné au sujet des progrès de l’électricité au Canada, le célèbre électricien a déclaré que, sous ce rapport, le Canada est appelé au plus grand avenir. Nul pays au monde, selon lui, ne pouvant être comparé au nôtre quant à la somme de force hydraulique dont notre industrie bénéficiera largement. Ce serait surtout nos industries métallurgiques, qui profiteraient des nouvelles applications de l’électricité.
M. Edison a passé la soixantaine, mais il est encore très vert. Nous lui souhaitons de longues années d’une robuste vieillesse. Pour le bien de l’humanité, des hommes de sa trempe, dont le génie rayonnera à travers les siècles, ne devraient pas mourir.
On trouve cette image de Thomas Edison dans son laboratoire de recherche en 1901 sur la page Wikipédia suivante.