Verge d’or et Aster
Dernière semaine de juillet, voilà qu’éclate la floraison de la Verge d’or (Solidago, Goldenrod) et commence celle de l’Aster. Le botaniste Marie-Victorin (Flore laurentienne, 1964) écrit que la vallée du Saint-Laurent est sans conteste le pays des Verges d’or. « Elles y sont nombreuses en espèces et innombrables en individus. Il y en a pour tous les habitats : pour les sous-bois, pour les champs sablonneux, pour les rivages d’eau douce, pour les tourbières, pour les sommets exposés des montagnes, pour les rivages maritimes. » Selon Marie-Victorin toujours, la variété Canadensis, Verge d’or du Canada, aussi appelée Bouquets jaunes, est cultivée en France comme espèce ornementale, et complètement naturalisée dans la vallée de la Loire. Chez moi, pour les trois prochaines semaines, la Verge d’or imposera sa couleur. Tout le pays virera au jaune.
Les Asters, eux, plus discrets, seront là par bouquets, allant du blanc au violet, jamais jaune. Voilà ici une plante surprenante. « Il semble que le genre soit en pleine évolution et que les espèces s’y forment actuellement, pour ainsi dire sous nos yeux. »
Ce qui m’étonne chez Marie-Victorin, c’est qu’il fasse de la Verge d’or et de l’Aster les fleurs par excellence de l’automne, alors que, chez moi, dans les Bois-Francs, la floraison de ces deux plantes est terminée au début de septembre. Dans son introduction à la Flore laurentienne, il écrit, gagné par son enthousiasme : Dans les prés incultes et les sous-bois, les Verges d’or et les Asters font les frais d’une décoration automnale prodigieusement haute en couleur. Il semble y avoir une Verge d’or et un Aster attitrés pour chaque habitant et chaque latitude, et si les espèces sont nombreuses, les individus sont légions de légions.
Les gravures de la Verge d’or et de l’Aster proviennent de l’ouvrage d’A. Guillaumin, Les fleurs de jardins, Tome troisième, Les fleurs d’été, II, Paris, Paul Lechevalier et Fils, 1934.
P. S. Vous remarquerez sur les photographies comment ces plantes sont aimées des insectes. À chaque année, toujours, leurs fleurs ne cessent d’être fréquentées par un grand nombre de mes insectes. Chez moi, où que je regarde, on dirait que tous ont part au banquet dans ce pays d’accueil, pur de tout pesticide ou herbicide depuis bientôt 40 ans. En biologie, on considère qu’un milieu fortement parasité comme celui-ci est un milieu riche, puisqu’un très grand nombre de formes de vie arrivent à y habiter.
Trackbacks & Pingbacks