«Récolte des fraises dans les jardins»
Voici le temps de la cueillette des fraises. Et il y a des manières de faire. Rien de mieux alors que les conseils de la Gazette des campagnes, le journal agricole de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, du 13 juillet 1882.
Comment il arrive de la mal faire. On se figure généralement que rien n’est plus facile que la cueillette des fraises; dans beaucoup de maisons, c’est tantôt une personne, tantôt une autre qu’on charge de cette besogne, et n’importe quelle heure du jour; il arrive qu’une femme fait cette récolte en plein midi, par un soleil ardent, piétine la plante en tous sens, frotte les feuilles avec sa robe, les plantes se fanent; à leur piteux état, on pourrait croire qu’elles ne se relèveront pas de cet assaut. Ce n’est pas tout, les fraises cueillies ainsi, au fort de la chaleur, restent souvent exposées à un air brûlant jusqu’au moment où on les sert sur la table, alors la plupart sont à moitié décomposées.
Comment il faudrait que la cueillette fut toujours faite. Si l’on tient à manger des fraises dans toute leur fraîcheur, fraîcheur qui s’altère si vite, il faut prendre la précaution que nous allons indiquer :
Faire faire la cueillette toujours par la même personne habituée aux plantes. Le moment le plus favorable est le matin, même pendant la rosée; elle sera toujours terminée entre huit et neuf heures. La fraise doit être choisie parfaitement mûre, rouge sur toute sa surface et sans être avancée, prise avec le calice; on coupe avec les ongles la queue qui la supporte; on dépose les fraises dans un panier à cet usage; la récolte terminée, on la place à la cave ou dans un garde-manger frais.