Il a neigé dans le verger…
et les Jaseurs des cèdres (Bombycilla cedrorum, Cedar waxwing) sont apparus. Depuis des dizaines d’années qu’ils reviennent toujours quand le verger est en fleur. Et s’attardent à manger les pétales. Il s’en voit même qui offrent des pétales à leur voisine, leur voisin. Magnifique geste de partage. Peut-être de séduction à ce temps de l’année. « Vois comme le mien est savoureux. » Chose certaine, ce lieu calme est leur royaume.
Dans mon ouvrage, Un citadin à la campagne, Quatre saisons à Sainte-Anastasie, j’écris : « Les Jaseurs des cèdres sont de retour au moment même où les pommiers fleurissent. Depuis douze ans maintenant, ils m’arrivent toujours la dernière semaine de mai pour manger les fleurs du verger. On dirait qu’ils préfèrent siffler plutôt que de chanter. Polis, bedonnants, bien mis, ils sont fort calmes, jamais ne s’affolent. Pierre Morency a bien raison de demander « qui déniera aux jaseurs un mélange de douceur tremblée et d’affabilité joueuse qui semble les pourvoir de ce que nous appelons une bonne nature ? Pour le poète, leur présence « apaise comme un baume ». »
Quel geste fort délicat et courtois de la part de vos jaseurs.
Quel galant homme oserait aujourd’hui faire ce même geste avec sa douce?
Serai avec vous demain soir…
Ah, Belle Acadienne, je suis certain qu’il s’en trouve encore aujourd’hui de ces galants hommes qui proposent à leur douce des pétales bien savoureux. Et il doit bien se trouver des douces qui font de même avec leur galant, je l’espère.
Pour demain soir, avec mon ami Serge, j’ai bien hâte.