Fourre-tout sur le mois de mai
Le 18 mai 1898, un journaliste du Quotidien de Lévis se lance de manière décousue sur ce qu’est le mois de mai. Il y en a pour tout le monde. À boire et à manger. Suivons-le dans ses pirouettes.
Le beau mois de mai nous est arrivé depuis plus d’une quinzaine et ce n’est que maintenant que nous commençons à le reconnaître comme le véritable mois des fleurs.
De fait, jusqu’à dimanche dernier, la froide température s’était maintenue et le vent n’avait cessé de souffler avec violence. […]
Mai est le mois des abeilles et des rossignols. Tous les êtres de la nature, l’homme surtout, rendent hommage à ce mois qui leur rappelle les merveilles de la création. Ce mois était le troisième dans le calendrier des Latins.
Dans ce mois consacré à la vieillesse, il était défendu de se marier. D’autres font remonter à Maïa, mère de Mercure, l’étymologie de ce mois des fleurs, mis sous la protection d’Apollon, le dieu du soleil.
Les poètes l’appellent le mois des fleurs, le mois des amours, le plus riant des mois, etc. On l’appelle aussi mois de Marie, parce que c’est le mois consacré à la Sainte Vierge.
C’est durant le mois de mai que se trouvent deux grandes solennités chrétiennes, l’Ascension (jeudi le 19) et le dimanche de la Pentecôte (29 mai).
C’est aussi pour l’enfance un beau mois puisqu’il est celui de la première communion.
C’est dans ce mois que les loyaux sujets de Sa Majesté la reine Victoria célèbrent la fête de notre Très Gracieuse Souveraine.
À cette occasion, il y a revues dans les grandes villes, tandis que dans les petites on se contente d’un congé et de faire partir quelques pétards loin des yeux et surtout des oreilles des «policeman», ces vigilants gardiens de la sécurité publique. […]
Mai nous a donné le premier tonnerre de la saison qui a quelque peu contribué à réchauffer l’atmosphère. […]
Mai a été le mois des déménagements et durant les premiers jours on aurait cru que des quartiers entiers s’étaient fait un devoir de changer de domicile; l’on voit encore de temps à autres quelques voitures chargées de meubles de ménage et effets, sur nos rues, mais ce sont les dernières, espérons-le.
Dans la même colonne, le journaliste lévisien sent le besoin d’un rappel sur ce qu’est l’Ascension, célébrée le lendemain, 19 mai.
Demain est la fête de l’Ascension. Elle est célébrée dans toutes les églises avec la plus grande solennité. C’est une des plus grandes fêtes de l’Église.
Après sa résurrection, Jésus Christ passa quarante jours sur la terre, pendant lesquels il apparut fréquemment à ses apôtres pour leur montrer qu’il était vraiment ressuscité et pour achever de les instruire.
Pendant cet intervalle de temps, il donna à ses apôtres le pouvoir de remettre les péchés; leur donna la mission, le droit et le pouvoir de prêcher l’Évangile; établit Pierre le chef de son Église; enfin il leur promit la perpétuelle assistance du Saint Esprit.
Puis le quarantième jour, il monta au ciel en présence de 150 de ses disciples. Ce fut un jeudi, l’an 782 de Rome, 34 de l’ère chrétienne. Il traversa les rues de Jérusalem avec ses disciples et les conduisit sur le mont des Oliviers.
Là, il leur adressa ses recommandations dernières, les bénit et s’éleva majestueusement vers le ciel. Lorsqu’une nuée l’eut dérobé à leurs yeux, ils continuèrent à regarder; alors deux hommes vêtus de blanc apparurent et leur dire : «Hommes de Galilée, pourquoi demeurez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus que vous venez de voir monter aux cieux en redescendra un jour de la même manière».
L’enfant ci-haut est un premier communiant. En 1900, filles et garçons font leur première communion à 11 ou 12 ans, à la fin du cours primaire. En 1909, le pape Pie X décide que la première communion se ferait au moment de l’entrée à l’école, à l’âge de 6 ou 7 ans; la communion de la fin du primaire devient alors la communion solennelle.