Les écoles publiques font pitié
Un journaliste de La Patrie entreprend de jeter un œil sur les rapports des inspecteurs d’écoles dans diverses régions du Québec. Constat alarmant. Son article du 21 mars 1901 a pour titre : LES MAISONS D’ÉCOLES. Le triste état de choses que révèlent les rapports des inspecteurs d’écoles. Patriotes, ouvrez les yeux !
Nous avons cru bien faire en découpant dans un certain nombre de rapports des inspecteurs d’écoles les extraits suivants pour démontrer au public combien il reste de sacrifices à faire si l’on veut mettre nos maisons d’écoles sur un pied convenable.
Du rapport de M. E. Béland, inspecteur d’écoles de la région des Trois-Rivières :
Sur 135 maisons d’écoles sous contrôle, 45 ont la grandeur exigée par les règlements scolaires, les 90 autres n’ont pas la grandeur voulue et sont, pour la plupart, bien défectueuses sous les autres rapports. Je crois bien agir en conseillant aux commissions scolaires de ne pas réparer ces maisons qui ne sont pas hygiéniques, afin de les voir plutôt remplacées par de bonnes écoles construites selon les plans approuvés par le département de l’Instruction publique.
Du rapport de M. Dubeau, inspecteur d’écoles pour les comtés de Nicolet et Kamouraska :
État des maisons d’écoles :
Excellentes : 6
Très bonnes : 14
Bonnes : 31
Assez bonnes : 36
Médiocres : 53
Mauvaises : 18
Très mauvaises : 10
Du rapport de M. J. A. Cléroux, inspecteur d’écoles pour les comtés d’Argenteuil et de Labelle :
D’après les statistiques que j’ai prises, 61 écoles ne donnent que 38 à 96 pieds cubes d’air par enfant; 22 écoles donnent de 100 à 130 pieds et il n’y a dans mon district que 34 écoles qui ont les dimensions requises.
Du rapport de M. Fontaine, inspecteur d’écoles pour les comtés de Joliette et Berthier :
Un grand nombre de maisons d’écoles, dans mon district d’inspection, ont besoin d’être réparées ou renouvelées. J’ai mentionné ces maisons dans mes bulletins. Quant au mobilier, il s’améliore quelque part, mais pas généralement.
Du rapport de M. J. Hébert, inspecteur d’écoles pour les comtés de Verchères et Chambly :
Au cours de mes visites, j’ai constaté, avec regret, qu’un trop grand nombre de municipalités possèdent des maisons d’écoles très peu hygiéniques et des ameublements désastreux au point de vue du développement physique de l’enfant, et de la conservation de la santé; on semble ne pas comprendre les effets d’un mobilier défectueux, et l’on ne prend aucun moyen pour les atténuer.
Et le journaliste de poursuivre avec les rapports des inspecteurs de L’Assomption et Montcalm, Beauce, Dorchester et Mégantic, Champlain et Compton, partie de Stanstead et Beauce. Partout, le constat est le même. Exiguïté des lieux, air vicié, mauvaise ventilation donc, mobilier lamentable, certaines écoles tenant même de taudis, croit-on lire. M. Curot, inspecteur des écoles des comtés de Compton, partie de Stanstead et Beauce, «dit que sur les 175 maisons d’écoles de son district, onze seulement répondent aux règlements et ont pour les salles de classe les dimensions qu’exige la loi».
Source de l’illustration. Je ne pourrais vous dire qui est cet instituteur accompagné de ses 17 élèves. J’ignore aussi où fut prise cette image au Québec. Possiblement sur la Côte-du-Sud, en aval de Lévis. Je fouille et ramasse depuis des années, à chaque fois qu’il s’en trouve, des images qui me semblent d’une grande beauté. Pour la suite du Monde. Celle-ci en est une.
En 1956 j’étais en 1ère année du primaire dans notre petite école,celle-ci se trouvait à plus de deux milles du village,donc du couvent des bonnes soeurs et du collège des frères,dont le pourquoi du comment de la chose.Nous étions 25-26 enfants de six à dix-onze ans, de dix-douze familles de dix enfant et plus dans le rang long d’environ quinze kilométres de derriére la minicipalitée.Je crois bien que le carré de maison de l’école mesurait 30x30pi.Il y avait un portique d’entré où nous occrochions nos vêtements du dehors et les cabinets des w.c.Le corps du bâtiment était chauffé au mazout.Nous étions environs huit par sections d’apprentissage des trois premiers cycles.Je me souviens de ce temps comme bénie des Dieux.Derrière la maison d’école la cour nous permettait la libertée totale,aucunes jouxtes n’étaient obligatoire et je passais les quarante minutes de la récrée à pleurer l’abesence de mon frère chérie.
Je comprends, chère Mildred, que ce n’est pas tant l’aspect modeste d’un bâtiment qui rend triste un enfant, mais davantage l’absence d’un frère aimé. Merci de ce beau témoignage.
Les images de ce temps-là ne me rende pas triste loin de là.Je retrouve seulement maintenant à mesure que je les cite ces merveilleux instant qui déjà sont du passer.
J’aime, chère Mildred, que vous nous confiez cela.