Skip to content

Des coqs au parlement !

Vous arrive-t-il de croire que l’Hôtel du Parlement à Québec tienne d’une basse-cour, soit rempli de coqs ? Non, non, ne souriez pas, voyons, de véritables coqs, des combattants bien en chair!  Je vous avais dit que nous sommes en pleine saison des combats de coqs. Le 11 mars 1901, le correspondant du journal La Patrie, dans la capitale, raconte l’histoire.

Toute une basse-cour, ce matin, dans les quartiers de la police provinciale, à l’hôtel du gouvernement.

Un détachement de la police provinciale composé du sergent McCarthy et des constables Morency, Normand, Somerville, Bouchard et Royer est allé surprendre vers 3 heures, hier après-midi, un groupe d’amateurs de bataille de coqs réunis dans une masure, à quelques distance de l’hôtel Quinn, sur le chemin de la Petite-Rivière [ancienne appellation de la ville de Duberger, de la rivière du même nom, faisant partie aujourd’hui de la ville de Québec].

Pour surprendre nos individus en flagrant délit, ils ont eu le soin de se rendre sur les lieux en passant par Charlesbourg. Un individu était de guet et exerçait les fonctions de sentinelle auprès de la masure.

Il eut bientôt donné l’alarme et décampé lui-même. Les spectateurs alarmés sont disparus dans toutes les directions, et, dans leur précipitation, un certain nombre ont laissé là leurs pardessus, des gants, des caoutchoucs, etc.

La police a fait une razzia de tout ce qu’elle a pu trouver sur les lieux. Elle est revenue à l’hôtel du gouvernement avec 14 énormes coqs batailleurs, et les cadavres de deux autres morts au champ d’honneur, une demi-douzaine de pardessus en fourrure, une peau de buffle et tout un arsenal d’éperons en acier et autres engins de guerre.

On a découvert les noms de quelques-uns des propriétaires des pardessus par certains papiers indiscrets que l’on a trouvés dans les poches de ces vêtements.

Rien n’était plus étrange que d’entendre, ce matin, à droite et à gauche, dans les couloirs du Parlement, les coquericots puissants, aigus, pénétrants des quatorze coqs.

 

Ce coq multicolore, en bois sculpté, ne porte malheureusement aucune signature. Les traces d’usure, son bec épointé en particulier, laissent croire qu’il a servi de jouet à un enfant.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS