Le Thanksgiving Day
De nombreux peuples de l’hémisphère nord se sont donné un jour d’action de grâces à l’automne. Les noms ont changé pour le qualifier. Les manières de le fêter ont varié également.
Au Canada, le 31 janvier 1957, le Parlement fixe de manière permanente, par une proclamation, la date du jour d’action de grâces au deuxième lundi d’octobre. Auparavant, les Anglophones du pays fêtent l’action de grâces en même temps que les Américains, le dernier jeudi de novembre. Mais la fête de l’action de grâces canadienne n’a jamais eu le lustre de l’américaine.
Cela dit, la presse québécoise du début du 20e siècle fait bien sûr écho à ce jour d’action de grâces. Le 4 novembre 1903, La Patrie annonce que le président des États-Unis, Théodore Roosevelt a lancé samedi une proclamation désignant le jeudi 26 novembre comme jour d’actions de grâces. Le journal reproduit le texte de cette proclamation.
Conformément à la coutume annuelle de notre peuple, il incombe au président, à cette saison, de déterminer un jour de fête et d’actions de grâces à Dieu.
Au cours de l’année qui vient de s’écouler depuis la célébration de cette fête, Dieu nous a comblés de ses bienfaits, nous donnant la paix à l’intérieur et aussi avec l’extérieur, permettant ainsi à nos citoyens de travailler à leur bonheur sans être dérangés par la guerre, la famine ou les épidémies. Nous devons non seulement nous réjouir grandement de ce qui nous a été donné par Lui, mais aussi accepter ses bienfaits avec le sentiment de notre responsabilité, comprenant que sur cette terre c’est à nous-mêmes de montrer que nous méritons de jouir avec sagesse du bien-être qui nous est accordé. Dans aucun autre pays et jamais auparavant, au commencement du XXe siècle, un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, n’a été expérimenté sur une aussi vaste échelle qu’aux États-Unis. L’insuccès aurait été non seulement un malheur pour nous, mais aussi pour le monde entier, car il aurait fait perdre tout espoir à tous ceux qui croient à la puissance de la liberté et à ses droits.
En conséquence, en remerciant Dieu pour les bienfaits dont il nous a comblés dans le passé, nous devons lui demander de les continuer dans l’avenir, et lui demander aussi que nos esprits ne soient pas portés vers la guerre, mais vers le bien public et contre le mal. Nous devons prier pour qu’il nous donne la force et qu’il nous éclaire, afin que dans les années à venir, avec confiance, sans peur et avec le plus grand désir nous remplissions sur cette terre le rôle qu’il nous a confié et prouver ainsi que nous ne sommes pas indignes des bénédictions qu’il nous a accordées.
Et c’est pourquoi, moi, Théodore Roosevelt, fixe par la présente, comme un jour d’actions de grâces générales, le jeudi 26 novembre prochain, et recommande que dans tout le pays, les gens s’abstiennent de vaquer à leurs occupations habituelles, et que, dans leurs foyers, ou dans les églises, ils rendent grâce au Dieu tout-puissant pour les bénédictions nombreuses qu’il nous a accordées l’année dernière.
En fait de quoi, j’ai signé de ma main la présente et y ai apposé le sceau des États-Unis.
Fait dans la cité de Washington, ce 31e jour d’octobre de l’an de Notre-Seigneur, 1903, et de l’indépendance des États-Unis, le cent vingt-huitième.
Deux années auparavant, le jour d’action de grâces se célébrait le 28 novembre. Au Québec, manifestement les Anglophones adhèrent à cette fête célébrée alors en même temps qu’aux États-Unis. La Patrie, journal montréalais, écrit le 29 novembre 1901 :
Le jour d’action de grâces a été généralement observé, hier, surtout chez nos compatriotes de langue anglaise. Il y a eu des cérémonies religieuses dans les différentes églises protestantes de cette ville.
Les banques, les bureaux publics et beaucoup d’institutions commerciales avaient donné congé à leurs employés; les théâtres ont donné des matinées spéciales.
Comme cette fête était célébrée le même jour que nos voisins américains, il y a eu force excursions de tous côtés. Les hôtels ont été encombrés toute la journée.
Dans les familles privées, on a également célébré gaiement le Thank’s giving.
Question : Quels furent les arguments du gouvernement du Canada pour s’en dissocier ?
Bonne question, cher monsieur Major. Mais l’histoire de l’Action de grâces au Canada reste à faire.
Pourquoi le sUSA et le Canadiens ne fêtent-ils pas Thanksgiving en même temps merci d’avance
wawa;)
Bonne question, Wawa. Mais je n’en a pas la réponse. Si l’histoire de l’Action de grâces américaine est bien documentée (c’est un moment de l’année bien cher à ces gens du sud), la canadienne reste à faire.