Une belle chanson venue de France
Dans son édition du samedi 16 novembre 1901, le journal Le Soleil, de Québec, reproduit les paroles et la musique de la chanson Ma Normandie, de Frédéric Bérat (1801-1855). Dans internet, on nous dit que cette chanson, composée en 1836, souvent évoquée en France sous le nom de J’irai revoir ma Normandie, «est aujourd’hui l’une des plus célèbres chansons françaises et l’hymne officieux de sa région natale [celle du compositeur, bien sûr], la Normandie». Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Frédéric_Bérat
Frédéric Bérat était copain de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), chansonnier français qui connut, dit-on, un énorme succès durant la première moitié du 19e siècle. Sa popularité franchit même l’Atlantique.
On rapporte qu’en 1855, après la reprise des activités dans les chantiers navals du faubourg Saint-Roch, à Québec, on entend les ménagères, vaquant aux milles soins de leur intérieur, fredonner une chanson de Pierre Jean de Béranger ou de Gustave Nadaud. Ce Nadaud, goguettier, poète et chansonnier français, vécut de 1820 à 1893.
Comme quoi, Québec est tout à fait perméable à la chanson française même après que le pays soit devenu, sur le plan politique, colonie anglaise.
J’espère que cette belle chanson vous est connue, que nous ne l’avons pas échappée irrémédiablement.
L’image coiffant cet article provient de La Bonne Chanson, dix albums qu’on appelait Cahiers, parus de 1938 à 1951, du musicologue Charles-Émile Gadbois (1906-1981). Elle apparaît dans la série de manuels Chantons, 1957, volume 8, faisant partie du programme officiel du cours secondaire, manuels approuvés par le Comité catholique du Conseil de l’Instruction publique.
Pour entendre la chanson, voici cette interprétation française, une version un brin différente de ce qui se chantait au Québec, et se chante peut-être encore, je l’espère tant : http://www.youtube.com/watch?v=c94EYKmFnhs
