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Une Comédie française à Montréal

À Montréal, le Monument national, boulevard Saint-Laurent, au sud de la rue Sainte-Catherine, ouvre ses portes en 1893. À l’origine, il tient lieu de centre culturel canadien-français et abrite les services administratifs de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. À l’été 1901, deux entrepreneurs, Urbain Ledoux et Elzéar Roy, fondent la Compagnie théâtrale du Canada, acquièrent l’édifice et le rénovent. Ledoux préside la compagnie et Roy en est le directeur artistique.

Le 28 septembre 1901, à quelques jours de l’ouverture, le journal La Patrie nous entretient de cette nouvelle grande salle de théâtre dans la métropole.

Les promoteurs du mouvement ont voulu avant tout fonder à Montréal une scène française de première classe et gratifier notre ville d’un superbe théâtre moderne, où la population canadienne pourra aller chaque jour entendre les fines comédies de nos auteurs. […] Au Monument national, on ne donnera que la comédie française, du drame de salon, avec variétés de New-York, Londres, Paris, durant les entractes. Ce sera le Proctor de la métropole.

La pièce d’ouverture est l’Oncle Bidochon, comédie en trois actes, chef-d’œuvre applaudi si souvent à Montréal. Comme variétés, De Villier, le fameux magicien français nous émerveillera. Falardeau, le mimique européen, sera présent aussi. Au moyen du kinétographe Edison, les spectateurs pourront assister aux démonstrations qui ont eu lieu à Québec, Montréal et Ottawa, lors du passage du duc et de la duchesse d’York. Toutes ces vues animées sont parfaites, et on croit voir défiler les personnages vivants.

L’intention des fondateurs est de faire du Monument national un théâtre du genre de la Comédie Française de Paris. La haute comédie seulement, voilà ce qu’on donnera au public à des prix populaires : 15c, 20c, 25c, 35c, 45c. Il y aura matinées le mardi, jeudi et samedi de chaque semaine,. En un mot, ce théâtre est destiné à être le rendez-vous de l’élite de notre société canadienne-française. Les spectacles seront des spectacles de famille. […]

Quatre forts artistes, dont deux grands premiers et deux grandes premières, ont été engagés pour compléter la troupe de notre Comédie Française. Ils ont quitté Liverpool le 26 courant, et seront ici dans quelques jours. Le public attend avec impatience l’arrivée de ces artistes, et déjà les billets s’enlèvent.

Les places sont presque toutes retenues et le soirée d’ouverture fera événement dans le monde théâtral montréalais.

La photographie ci-haut fut prise en 1905 lors de la répétition générale de l’oratorio d’Alexis Contant, Caïn. Cette œuvre fut créée pour la première fois au Monument national le 12 novembre 1905 par un choeur de 250 voix et un orchestre de 45 instrumentistes dirigés par Joseph-Jean Goulet. Voir à ce sujet le texte de Gilles Potvin : http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000506

Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Fonds Dupras et Colas, Cote : P175, P60

 

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