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Un peu de haïkus printaniers

Jusqu’à mon ombre

est pleine de vigueur

ce premier matin de printemps

Issa

 

Ma femme elle-même

a l’air en visite

ce matin de printemps

Isô

 

La neige a fondu

sur une épaule

du Grand Bouddha

Shiki

 

Glace et eau

leur différence résolue

de nouveau sont amies

Teishitsu

 

Ici de l’eau

et là de l’eau

les eaux du printemps

Onitsura

 

Est-ce le printemps

la colline sans nom

est perdue dans la brume

Bashô

 

La cloche des lointains

comme elle oscille en sa venue

dans la brume de printemps !

Onitsura

 

Quand je me retournai

l’homme qui me croisait

s’était perdu dans le brouillard

Shiki

 

Les prairies sont brumeuses

les eaux font silence

c’est le soir

Buson

 

La vache que j’ai vendue

quittant le village

dans la brume

Hyakuchi

 

Pluie de printemps —

toute chose en devient

plus belle

Chiyo-ni

 

Pluie de printemps —

un parapluie et un manteau de paille

vont ensemble devisant

Buson

 

Petit matin

la phrase du merle invisible

a perçé la brume épaisse

Jacques Martineau

 

Sur les toits

ronron de chat satisfait

pluie de printemps

Jacques Martineau

 

Haïkus, Anthologie, Texte français et avant-propos de Roger Munier, Préface d’Yves Bonnefoy, Paris, Fayard, 1990. Les deux derniers haïkus sont de mon ami.

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  1. Ode #

    Les prairies sont brumeuses

    les eaux font silence

    c’est le soir

    Buson

    Mon préféré !

    18 avril 2018

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