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Éloge de la chasse

la chasse au cerf

Le 15 octobre 1904, le quotidien montréalais La Patrie y va d’un propos sur la chasse au gros gibier.

Dans certains pays, la chasse est un sport aristocratique qui entraîne des dépenses considérables. Il n’en est pas de même en Canada où chacun, avec un bon fusil et un limier, peut s’enfoncer dans nos forêts giboyeuses et s’y livrer, si la chance le favorise, à des exploits cynégétiques qui feraient mourir d’envie les chasseurs de l’Ancien Continent.

De septembre à janvier, il est permis de chasser le chevreuil, le cerf, l’élan; mais l’emploi des chiens pour cette chasse n’est permis que du 15 octobre eu 1er novembre.

Nous sommes donc dans le fort de la guerre aux gibiers à poil, et presque tous les trains emportent vers les villes nombre de chevreuils dont la chair est fort appréciée des gourmets.

Le chevreuil vit surtout dans les régions plates, par petites troupes de trois ou quatre chevrettes et d’un mâle qui, rarement, s’éloignent du canton qu’ils ont adopté. Il est nombreux dans le Nominingue, les cantons de l’Est, la Beauce, dans certaines parties au nord de Québec, etc.

Les cerfs proprement dits se reconnaissent à leurs bois ronds qui repoussent chaque année avec un andouiller de plus, depuis la première dague du daguet jusqu’aux fourches sans nombre des dix ou vingt cors. Notre grand cerf, le wapiti (cervus canadensis), n’est qu’une simple race du cerf commun.

La chasse au cerf est l’une des plus difficiles. Afin de découvrir son gîte, on examine avec soin les empreintes de son pied sur les feuilles, la terre ou la mousse; puis on essaie de le détourner, c’est-à-dire de le trouver dans une enceinte, par une série de manœuvres très difficiles. […]

Maints nemrods s’enfoncent seuls dans la forêt où, à force d’observations et avec des ruses d’Apaches, ils parviennent à découvrir la retraite du gibier ou, tout au moins, le chemin qu’il doit suivre. Il ne leur reste plus alors qu’à se mettre à l’affût et à attendre en silence et avec patience le passage de la bête.

D’autres sont accompagnés d’un ou deux chiens qui leur font découvrir le gibier. Celui-ci, s’il n’est pas tué ou blessé dès qu’il se découvre, ne tarde pas à distancer le chasseur et ses chiens.

On fait aussi la chasse en canot quand on a découvert un endroit où, au bord d’un lac ou d’une rivière, l’orignal, le cerf, etc., vient se désaltérer. Comme dans les deux autres genres de chasse, la patience et l’adresse jouent là encore un grand rôle.

Mais il n’est pas un chasseur qui ne se trouve bien payé de ses peines et de ses ruses lorsqu’un chevreuil, un orignal ou quelque autre pièce du même calibre tombe sous ses balles.

 

La gravure ci-haut est parue dans L’Opinion publique du 12 février 1880. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Chasse».

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