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Un métier : accordeur de piano

À Trois-Rivières, j’ai déjà eu l’occasion de voir à l’œuvre un accordeur de piano aveugle. Il arrivait, lui, à reconnaître très rapidement un fausse note. Avec cette nouvelle en provenance de France, le quotidien montréalais La Patrie du 2 février 1887 nous donne l’occasion d’en savoir davantage sur le métier d’accordeur.

On vient d’annoncer la mort du doyen des accordeurs de France, un vieillard nommé Joseph Falconnet. Il avait plus de quatre-vingts ans.

On frémit en pensant au nombre de pianos qu’il avait manipulés pour leur rendre leur justesse !

L’accordeur, qui se contente d’un rôle modeste, doit être pourtant un excellent musicien et connaître à fond l’organisation d’un piano. En province, ce sont, en général, de vieux maîtres de musique qui remplissent cet emploi; à Paris, ce sont, le plus souvent, des aveugles.

Ce métier est une des ressources de ces déshérités : à l’École nationale des aveugles, boulevard des Invalides, il existe une classe spéciale où l’on apprend  à des jeunes l’art d’accorder. C’est un gagne-pain assuré qu’on leur met entre les mains.

L’aveugle accordeur est devenu une physionomie parisienne. Il, arrive, conduit par un enfant, se fait indiquer le piano, sort de sa poche un petit instrument appelé «accordoir», et avec autant de sûreté que s’il y voyait, démonte les planches supérieures de la boîte du piano, puis tape, méthodiquement, pendant une heure, sur les touches d’ivoire.

C’est un bruit qui n’est pas précisément amusant à entendre, mais l’accordeur met tant de conscience à essayer chacune des notes qu’on dirait véritablement que cela l’amuse.

L’illustration est extraite de l’Almanach Hachette de 1923.

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