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Retour sur le 26 janvier

Un 26 janvier comme aujourd’hui. Mais dans la presse québécoise de 1889 à 1906.

À Québec, dans Le Canadien, le 26 janvier 1889. «Nous avons eu hier une véritable température de printemps. Atmosphère douce et ciel étincelant.»

À Lévis, dans Le Quotidien de l’endroit, le 26 janvier 1895. «Mgr [Joseph-Onésime] Routhier [vicaire général de l’archidiocèse d’Ottawa, frère d’Adolphe-Basile Routhier, l’auteur de l’O Canada] a été très explicite dimanche dernier en chaire dans ses remarques sur la raquette. Il n’a pas condamné l’exercice hygiénique de la raquette pour les demoiselles, si cet exercice est pris en droiture et raison, mais c’est l’organisation en club qui a été condamnée.»

À Québec, dans La Patrie du 26 janvier 1898. «Une statistique encourageante. On compte actuellement dans St-Roch 32 fabriques de chaussures en pleine opération.»

À Adamsville, toujours dans La Patrie du 26 janvier 1898. «Les renards sont en abondance dans cette région, cet hiver, et plusieurs hommes leur font activement la chasse. Les peaux de renard se vendent de $1 à $1.50 la pièce. L’un des chasseurs a déjà pris 50 de ces animaux au moyen de strychnine et de viande de bœuf.»

Le même jour, le journal La Patrie parle des «récits enthousiastes» et des «descriptions détaillées des mascarades qui ont lieu ces derniers temps sur les divers patinoirs de la campagne et même de Montréal».

Et à Québec, selon La Patrie du 26 janvier 1898 : «Le pont de glace est en mouvement à Québec. Il se brise à chaque marée. On traverse avec des canots.»

Toujours à Québec, et toujours dans La Patrie de ce jour : «Nous sommes en saison de «grandes mers», c’est ce qui fait que devant Québec le «chariot» devient pont de glace et que le pont de glace redevient «chariot» alternativement, depuis une couple de jours. Le montant ne sera pas aussi fort à partir de demain; on compte que la glace s’arrêtera alors d’une manière définitive.»

Le même jour, La Patrie nous dit que Montréal a des problèmes de neige et de déchets. «Vu qu’il est impossible d’enlever les vidanges dans les ruelles, à cause de l’encombrement par la neige, l’Ingénieur Sanitaire de la ville prie les résidents de ces ruelles de déposer temporairement les déchets dans les rues voisines, afin que l’enlèvement puisse se faire plus facilement.»

Et décidément il s’en passe à Montréal le 26 janvier 1898. La Patrie : «Comme on pourra le voir par le compte-rendu de la séance de la Commission des Finances, hier soir, le Département des chemins [de la ville de Montréal] a pu obtenir un crédit additionnel de $5,000 pour le nettoyage des rues, où ne passent pas les tramways. On commencera par déblayer les rues commerciales telles que les rues St-Paul, St-Sulpice, etc. Actuellement, les rues sont dans un bien triste état, et l’on se demande ce qui pourrait bien arriver, si un incendie considérable se déclarait sur ses rues. Assurément, le département du feu aurait une rude besogne pour transporter ses appareils. On emploie actuellement 900 à 1000 charretiers pour transporter la neige et le Département des chemins en demande encore.»

Allez, gagnons le Bas-Saint-Laurent. La Patrie nous parle de l’herbe à bernaches, le 26 janvier 1899. «L’herbe à Bernèche [bernache], nom vulgaire d’une espèce d’herbe ou de mousse marine qui pousse en abondance sur les grèves de Rimouski, de Trois-Pistoles, de l’Isle Verte, de Cacouna, etc., est devenu un article très achalandé. On l’utilise pour la bourrure des harnais, etc., et on tient à en faire l’exploitation. On prétend ‘un côté que cette herbe est propriété publique. C’est l’opinion du juge Cimon qui a déjà décidé dans ce sens-là. D’un autre côté, les propriétaires riverains maintiennent qu’ils en ont la propriété exclusive et par conséquent ils ont seuls le droit d’en faire l’exploitation. Les parties intéressées de part et d’autre en ont appelé au département des Terres, Forêts et Pêcheries, qui est actuellement à faire l’examen de la question avec ses aviseurs.»

Le 26 janvier 1900, La Presse s’exclame sur le temps qu’il fait à Montréal. «Quel temps de chien ! Les anciens ne s’y reconnaissent plus : les saisons ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois. On dirait que notre système planétaire a subi un dérangement qui cause une perturbation climatérique. Depuis quelques semaines, nous avons passé à travers toutes les températures. Aujourd’hui vent et pluie : demain froid à tout fendre et calme plat; un autre jour, tempête de neige; puis encore du vent et de la pluie; et c’est toujours à recommencer. Les observations météorologiques nous font voir que dans la même journée de la pluie, de la grêle, de la neige et un froid sibérien. La journée commencée avec un chapeau, un léger pardessus et un parapluie, se terminait au milieu des fourrures les plus chaudes que nous étions obligés d’abandonner le lendemain. En vérité, c’est désolant; et nous nous mettons à regretter vivement nos hivers les plus rigoureux. Les anciens disent qu’ils ne s’amusent plus. À Montréal, on est encore à se demander si nous aurons un pont de glace en face de la ville. Le tempête de neige comme hier soir, à 11 heures, et qui souffle encore violemment sur la ville, aujourd’hui, marquera-t-elle réellement le commencement de l’hiver ? Espérons-le ! À 1 heure, cet après-midi, le vent avait atteint une vélocité de 50 milles à l’heure; c’est une vraie tourmente. Depuis 11 heures, hier soir, il est tombé près de 4 pouces de neige et tout indique que ce n’est pas fini. Hier soir, le thermomètre indiquait 28 au-dessus de zéro. La température s’est refroidie durant la nuit; de sorte qu’à 11 heures, ce matin, le mercure marquait 1 degré au-dessous de zéro. Il est probable que le mercure continuera de baisser.»

À Québec, le 26 janvier 1903, c’est la joie, selon Le Soleil. «Nous apprenons que la première mascarade de la saison au patinoir Q. A. A. A. vient d’être fixée à mercredi soir prochain, le 28 du courant. Elle va certainement surpasser en beauté toutes celles qui ont eu lieu les années précédentes. Les costumes des patineuses et des patineurs seront riches et originaux.»

À Rimouski, le 26 janvier 1906, selon le Progrès du golfe, les pluies ont eu raison de la neige, mais le travail se poursuit en forêt. «Depuis les dernières pluies, nous n’avons presque plus de neige; cependant, on nous informe que dans les bois, il en reste encore suffisamment pour permettre les opérations de chantiers.»

 

L’illustration magnifique d’un renard roux, propriété de Christiane Loubier, est une création de l’artisan Gérald Prévost, de Saint-Charles de Bellechasse.

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