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Tant d’éboulis dans notre histoire

Les lieux argileux au Québec, beaucoup en bordure des rivières, ne se comptent plus. Ils fourmillent. Nous pourrions même imaginer une grande histoire des éboulis, depuis ceux du début à peine notés sans doute… et jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, dans la langue française, le mot «éboulis» n’existe que depuis 1701, et vient, selon le Petit Robert, du mot «esboeler» — faire tomber par désagrégation, affaissement — apparu en 1283.

Voici un de ces éboulis survenu le 16 novembre 1889 à Saint-David d’Yamaska. La description, imagée, apparaît dans l’hebdomadaire La Tribune, de Saint-Hyacinthe, le 22 novembre suivant.

Un ébouli, sur la rivière Yamaska, s’est produit samedi dans cette paroisse, vers 3 heures de l’après-midi. La victime, Monsieur Louis Théroux, qui a souffert de cet accident, raconte ce qui suit :

Vers 3 heures, nous entendîmes un bruit semblable à un tremblement de terre et ma maison fut ébranlée sur ses fondations. À ce moment, je regardais de tous côtés, lorsque je vis des arbres qui étaient tout près de ma maison s’éloigner vers la rivière. C’est alors que je compris que c’était un ébouli.

À ce moment, ma famille était sortie de ma maison. Je vis glisser une partie de ma terre, trois arpents [quelque 200 mètres] sur cinq de longueur, qui est séparée de dix pieds de ma maison [quelque 3 mètres], et est allée se placer jusqu’au milieu de la rivière. Sur cette partie de terre, se trouvaient de gros ormes, trembles, senelliers, pruniers, pommiers et autres arbres fruitiers : le tout est resté debout et se trouve au centre de la rivière. Cet ébouli est d’une profondeur irrégulière et varie de vingt à vingt-cinq pieds.

Dimanche après la messe, et tout l’après-midi, un nombre considérable de personnes ont été visiter cet endroit.

M. Théroux, dont la maison est si proche de l’ébouli, et ses voisins craignent tellement un autre accident du même genre qu’ils ont laissé leurs demeures.

 

La photographie aérienne du grand éboulis de Nicolet en novembre 1955 fut prise par Studio Roger Bédard Photographie Artistique et Commerciale. Elle provient de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection initiale, Photographies, Cote : P600, S6, D5, P483.

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