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Prendre soin de nos filles

L’hebdomadaire d’Arthabaska, L’Écho des Bois-Francs, du 17 octobre 1896, y va de ses conseils.

Donnez à vos filles une éducation solide, non seulement à l’école mais encore à la maison. Donnez-leur l’expérience aussi bien que la théorie.

Enseignez-leur la cuisine, non pas cette cuisine fantaisiste qui détériore l’estomac, mais cette bonne cuisine bourgeoise qui donne la force et la santé.

Apprenez-leur à laver, à repasser, à repriser leurs bas, à coudre des boutons, à faire elles-mêmes leurs costumes et à porter des corsages qui ne les étranglent pas.

Apprenez-leur l’économie et la direction d’un budget modéré. Montrez-leur à tenir des comptes, à se faire une idée de la valeur de l’argent et à savoir où il passe.

Enseignez-leur comment on doit acheter, vérifier sa facture et s’assurer que l’on a pour la valeur de son argent.

Dites-leur qu’une femme est toujours plus respectable en matinée d’indienne qu’elle a payée, plutôt que dans un corsage de soie dont elle n’acquittera jamais la note.

Apprenez-leur à juger sainement les choses, à se méfier de leur imagination, et à ne pas agir sans réflexion.

Enseignez-leur surtout que le plus grand malheur d’une femme est d’épouser un homme sans principe, sans religion ni conscience. Si elles se marient de la sorte, elles ressembleront à un navire abandonné en pleine mer sans boussole ni pilote.

Si vos moyens vous le permettent, faites-leur apprendre la musique, la danse et autres arts d’agréments. Insistez surtout sur de bonnes lectures journalières. C’est par la lecture que l’on s’instruit et que l’on devient à même de figurer dans un salon, de prendre part à une conversation et que l’on évite de commettre à chaque instant des impairs qui vous ridiculisent.

Enseignez à vos filles à se mêler de leurs affaires et jamais de ce qui ne les regarde pas. La curiosité a perdu notre aïeule Eve.

Dites-leur bien surtout que le bonheur en ménage dépend des principes reçus dans l’enfance et du caractère des époux.

Si vous suivez ces conseils, vous donnerez à la société de bonnes et excellentes petites femmes au lieu de poupées d’étagères qui ne sont bonnes qu’à parader sur le bord d’une loge de théâtre et qui ne savent même pas faire une soupe aux tomates.

 

L’illustration provient de l’ouvrage de la Congrégation Notre-Dame, L’économie domestique à l’école primaire, IIIe et IVe années (Québec, Presses de l’Action sociale, 1934), approuvé par le Comité catholique du Conseil de l’Instruction publique, le 23 septembre 1925. Merci à mon bouquiniste Michel Roy pour le prêt de ce livre.

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