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Le Geai bleu par un poète

Il y a beaucoup de manières de parler du Geai bleu, ce corvidé, cousin de la corneille et du corbeau. Lorsqu’il survient aux mangeoires, il en impose, sauf à la Tourterelle triste étonnamment. Celle-ci, picorant au sol, n’a qu’à lever la tête sèchement pour que l’autre prenne ses distances.

Voilà 48 heures, je vous citais le très beau texte de mon ami Pierre Morency, écrivain et poète, sur les dispositions à prendre pour que naisse un poème senti à l’intérieur de soi. Je rajoutais que Pierre est aussi un grand amant des oiseaux. Il a beaucoup écrit et publié, même des disques, sur eux. Longtemps, il a animé des émissions de radio réalisées par notre ami commun André Corriveau, parti jeune encore.

Voici Pierre chantant le Geai bleu. Un texte extrait de son recueil effets personnels de Pierre Morency, publié en1986 à sa petite maison d’édition le tourne-pierre.

Le Geai bleu

C’est l’apparition grinçante d’une beauté froide, craintive, économe. La queue de la comète ici ne précède pas le cœur furtif qui l’a fait naître. Les fervents ont toujours noté chez lui un souci d’alarmer sans que rien de son intimité ne soit offert. Il est le spécialiste d’un quant-à-soi théâtral. Le Geai bleu n’est pas seulement une sentinelle voyageuse : il cherche, il happe, il ramasse des millions au fond de ses repaires. Pour cela, il ne connaît ni la paix ni la confiance. Avare, il réside.

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