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Sarah Bernhardt et le divorce

Fréquemment, les journalistes prennent plaisir à demander à la tragédienne Sarah Bernhardt (1844-1923) son opinion sur ci ou sur ça, car ils sont assurés d’avoir «un bon papier», si court soit-il. Le 24 octobre 1888, le correspondant du Herald à Paris la questionne sur le divorce, un mot même qu’on ne lit jamais dans la presse québécoise de l’époque. Le quotidien de Québec Le Canadien nous donne sa réponse le numéro du lendemain.

La possibilité du divorce rend la société de l’homme et de la femme résultant du mariage plus agréable, attendu qu’elle établit une égalité de droits. L’esclavage forcé n’existant plus, la nécessité de se révolter est une chose du passé. Des concessions mutuelles peuvent maintenant être faites sans qu’il y ait l’ombre d’humiliation de part et d’autre, puis ces concessions sont volontaires.

Le fait que l’époux et la femme savent qu’ils peuvent recouvrer leur liberté si la vie conjugale est insupportable aide beaucoup à une réconciliation après des querelles de ménage. Il permet de jeter un voile poétique sur les pantoufles de monsieur et le pot au feu de madame.

 

On comprend qu’un pareil discours aurait été inacceptable dans le Québec d’alors.

La photographie de madame Bernhardt par Félix Nadar (1820-1910) apparaît sur la page Wikipédia qui lui est consacrée.

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