Skip to content

Portrait de jeune fille

Les gens s’arrêtant sont frappés de tant de beauté. Cela se passe à Québec.

M. Arthur Lavigne, marchand de musique, expose en ce moment dans ses vitrines un portrait d’une rare beauté, celui d’une jeune personne du monde, en toilette de bal. Après avoir admiré le relief, la finesse des contours, le regard se porte naturellement au bas du tableau à la recherche du nom de l’auteur, car on se croit en présence d’une œuvre d’artiste.

On reste fort surpris d’y trouver une carte de photographe : celle de M. A. R. Roy, de Lévis. Ce n’est pas une mystification; le portrait n’est pas une copie agrandie à la lanterne magique, mais la reproduction instantanée, directe, prise sur la personne, d’un seul jet de lumière. Les procédés modernes de la photographie tiennent décidément du merveilleux.

Le Canadien, 10 octobre 1888.

 

Le temps d’écrire ces lignes, la dame est sortie du portrait et, monsieur Lavigne occupé avec quelques clients, elle en profite pour quitter les lieux subrepticement. Et la voici, c’est bien elle, descendant la rue Saint-Louis. On parlerait d’elle comme de «la belle Angélique».

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS