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Hommage au chien

L’auteur français Paulin Teulières a publié en 1850 une Histoire naturelle. Cet ouvrage de 259 pages trace le portrait d’un bon nombre d’animaux. La Tribune du 25 octobre 1889 reproduit une partie de son texte sur le chien.

Le chien, dit M. Paulin Teulières, est la plus ancienne, la plus complète et la plus précieuse conquête de l’homme. Il est de tous les animaux le plus intelligent, le plus dévoué, le plus docile; et si l’élégance du corps, la délicatesse de l’ouïe, la vivacité des mouvements sont des qualités qu’il partage avec plusieurs d’entre eux, comment ne pas signaler l’extrême finesse de son odorat, et surtout l’expression variée de son regard, qui tour à tour prie, flatte, sourit, interroge ?

Il est le seul qui revienne obséquieux et caressant sous la main qui le repousse et le maltraite; il est le seul qui ressente profondément toutes les douleurs de l’absence et qui manifeste avec transport les joies du retour; le seul qui palpite au nom de son maître; le seul qui s’empresse de venir mettre à ses pieds, avec une entière abnégation, son courage, sa force, son instinct; le seul qui donne sa vie pour le défendre; le seul qui ait pour ainsi dire la mémoire du cœur.

Sans lui, l’homme ne serait jamais parvenu à étendre sa domination sur toute la nature vivante, car c’est le chien qui a servi seul à soumettre tous les animaux ou à les vaincre. Désintéressé dans ses affections, il s’attache plus volontiers au pauvre qu’au riche, et dans tous les cas sa fidélité semble s’accroître avec l’infortune. Il comprend le moindre geste, et sait lire un ordre, un reproche ou une faveur dans les yeux de son maître.

Le chien vit de douze à quinze ans. C’est une vie très courte pour tant de fidélité et tant d’utilité. Dans beaucoup de cas, sa conduite, son dévouement et sa reconnaissance sont des exemples frappants à son maître, l’homme qui souvent est loin de reconnaître avec autant de gratitude le bien qu’on lui fait, le secours qu’on lui donne, l’attachement qu’on lui prodigue; nous dirons même les bienfaits de Dieu envers lui.

Cet article paraît également dans Le Sorelois du 9 mars 1894.

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