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Le désastre du Klondike

À la fin du 19e siècle, la course vers le Klondike, la ruée vers l’or s’est révélée un véritable miroir aux alouettes. Tant de gens partaient pour gagner le Yukon, espérant devenir là-bas millionnaire en quelques semaines. Mais, pour à peu près tout le monde, ce fut la plus grande désillusion.

Dans L’Écho des Bois-Francs du 21 mai 1898, lettre de Mathias Rousseau à son épouse.

 

Nord-Ouest, 17 avril 1898

Chère épouse,  Je t’écris pour te donner de nos nouvelles, nous sommes tous assez bien. Nous avons passé par Shaguay [en fait Skagway] au lieu de Chilkoot Pass où il est arrivé un grand accident. On a trouvé 54 morts et on pense qu’il y en a encore 35 sous la neige. Il y a eu environ 75 blessés dont plusieurs sont morts de faim et les autres vont peut-être mourir. Cet accident est arrivé le 3 avril; nous étions peut-être à 15 milles de l’autre côté de la montagne.

On va être 4 ou 5 semaines ici, on va bâtir deux boats pour partir aussitôt les glaces parties. On a 200 milles encore pour aller à la rivière Saumon, où l’on trouve beaucoup d’or. Quand tu m’écriras, tu me diras si tu as entendu parler de Picotte et Lord, je ne les ai pas vus par ici.

Quand on voyait sur la gazette les portraits des hommes attelés sur les traîneaux, cela nous paraissait curieux; mais on en voit des milliers, des avocats, des notaires et des docteurs même sont attelés comme des chiens; il y en a qui sont capables de prendre les chars et les boats pour aller aux mines, mais se trompent, ils pensent qu’ils peuvent trouver des claims à Dawson, mais ces claims sont tous pris, il faut aller à d’autres places peut-être 200 ou 300 milles plus loin, il n’est pas nécessaire d’aller là du tout.

Nous ne pouvons pas vous écrire bien souvent et il est très difficile de faire parvenir les lettres, le transport coûte deux piastres par lettre.

Je demeure toujours
Ton époux
Mathias Rousseau

North West
Canada
3 milles au pied du lac Bennett

 

Mon oncle Paul Provencher, coureur de bois, a touché à tout, dont la peinture. Voici une de ses huiles qu’il m’a dit être «Lake Bennett, Yukon» et datée de 1964.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Harry Piuze #

    Année de ma naissance :)

    8 mai 2015
  2. Jean Provencher #

    Dites donc, vous n’êtes pas jeune jeune, cher Harry. Cent quinze ans ! Non, que dis-je, 117 ans !

    8 mai 2015

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