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Prenez-en bonne note !

Peut-être commencez-vous à songer à vous acheter une automobile ? Attention, vous devrez apprendre alors à «marcher à la baguette»; les voitures à chevaux, à bœufs ou à chiens auront toujours priorité sur vous. À l’Assemblée législative du Québec, un député déposera sous peu un projet de loi à ce sujet. La Patrie du 5 mai 1904, à la une, y fait écho sous le titre «Les automobiles. Ils devront s’arrêter sur un signe de la main, pour laisser passer les voitures».

M. Walker propose à la chambre un bill fort intéressant et dont voici le texte :

1. — Quiconque conduit un automobile ou véhicule moteur dans un grand chemin, une route, une rue, une ruelle ou une place publique doit à la demande de, ou sur un signe que lui fera en levant la main, toute personne conduisant ou menant un cheval ou des chevaux rétifs, ou conduisant des animaux domestiques, soit dans la même direction, soit dans la direction opposée, arrêter immédiatement cet automobile ou véhicule moteur et le laisser stationnaire, et, sur demande, interrompre le fonctionnement de la machine de ce véhicule durant l’espace de temps nécessaire pour permettre aux dits chevaux ou animaux domestiques de passer.

2. — Si cette personne néglige d’arrêter ainsi et des rester stationnaire, ou d’interrompre le fonctionnement de la machine quand on le lui demande ou qu’on lui en fait signe, elle est passible, sur conviction devant le juge de paix, d’une amende n’excédant pas vingt piastres, et, à défaut de payement, d’un emprisonnement n’excédant pas un mois.

3. — Les poursuites en vertu de la présente loi sont régies par la partie LVIII du Code criminel 1892, (articles 839 à 909).

* * *

Le 9 mai, en éditorial, La Patrie trouve ridicule ce projet de loi.

On dirait que nous sommes des sauvages de l’ancien temps, alors qu’il n’y avait au Canada ni chevaux, ni voitures, ni chemins.

Voici que, dans notre législature, des gens qui disent vouloir notre bien proposent qu’à l’avenir il sera suffisant que quelqu’un lève la main pour obliger le conducteur d’une automobile à arrêter tout net sa voiture sous peine d’amende, d’emprisonnement, etc.

Nous sommes dans une province civilisée !

Que l’on régularise la vitesse des automobiles, très bien.

Mais que l’on ne nous livre pas au ridicule par des suggestions législatives qui n’ont ni rime ni raison.

 

L’illustration fut publiée dans L’Album universel du 12 août 1905 et on la trouve sur le site http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, sous le descripteur «Automobiles».

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