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Ah les ruses de la publicité ! (Première partie)

Qui fera un jour l’histoire de la publicité au Québec devra assurément consulter cet ouvrage assez incroyable, venu bien avant les travaux de Jacques Bouchard et de mon ami Claude Cossette. Le 15 février 1896, Le Monde illustré annonce la parution d’un «mignon volume» de 80 pages, La Science de la réclame, du publicitaire W.-A. Grenier, un «self-made man», dit-on. « C’est un livre aussi bien habillé que bien pensé. » On s’y attarde aujourd’hui et demain. En quelques extraits.

Importante, dites-vous, la publicité ? Essentielle, selon l’auteur.

C’est cette déesse, la plus puissante de la mythologie moderne, qui fit les Barnum, les Wanawaker, les Stewart, les Menier, les Warner, les Géraudel, les Rigollot, les Janiaud, les Vaissier et tous les autres princes du commerce qui créèrent ces établissements et ces fortunes gigantesques dont le chiffre nous éblouit. Ces maîtres, en l’art d’annoncer, ne le devinrent pas sans une étude approfondie, mais dès qu’ils découvrirent la fascination que la réclame bien faite exerce sur le public, ils n’hésitèrent pas et, malgré l’ébahissement des spéculateurs qui les entouraient, ils se saisirent de la baguette magique de la Publicité et, partout, où, armés de cette arme, ils frappèrent, ils virent couler un Pactole.

Les savons Pears, Star, Ivory, la Pearline de Pyle, la Poudre à Pâte Royale, les Pilules d’Ayer, de Beecham, l’Huile St. Jacob, le Warner Safe Cure et cent autres préparations et produits que l’on trouve sur tous les comptoirs et dans tous les coins du monde, n’ont pas cheminé au succès et à la popularité par d’autre canal que celui de la Publicité. Les inventeurs, les exploiteurs de ces produits versent chaque année de cent mille dollars à un demi-million aux journaux qui proclament les bienfaits de ces préparations, mais en retour, ils entassent millions sur millions. […]

On n’a qu’à ouvrir les journaux pour y voir que c’est dans le monde des annonceurs que l’on trouve l’intelligence et les forces vives de la nation. Les hommes d’affaires les plus habiles et les plus prospères y jouent, comme sur un échiquier, le jeu de la fortune, y font le coup de main qui les sacre princes du commerce, de l’industrie, de l’exploitation minière, agricole, etc.

C’est que nous vivons dans l’âge d’or de la Publicité, que notre siècle a porté l’Annonce à son plus haut degré de développement et que tous les pays et que tous les commerces y voient la toute puissante créatrice des fortunes et des grands succès, parce qu’à notre époque tout le monde lit, tout le monde se renseigne.

En devenant l’agent indispensable à tous ceux qui rêvent la fortune, la réclame s’est faite en même temps la servante du progrès et du génie, un phare de lumière, une encyclopédie de renseignements et un canal de civilisation. […]

La presse pénètre partout, atteint toutes les classes de la société et donne à l’annonce une influence inconsciente, irrésistible et constante, vu que les lecteurs acceptent, pour la plupart, tout ce qui est consigné dans le journal, comme parole d’Évangile.

Selon W.-A. Grenier, le devoir de la publicité est de «River dans la mémoire du public le nom et la valeur de la chose annoncée. […] Marteler sans cesse, voilà un des principes vitaux de l’annonce. […] Il faut dans l’annonce de l’esprit, de l’originalité, car plus le public se lasse, se détourne de l’annonce, plus il faut ruser avec lui pour la lui faire lire. De la méthode, du sens commercial, de la libéralité, de la persévérance, voilà encore ce qu’il faut à l’annonce pour être efficace.».

 

Suite et fin demain. Explication de la cannette ci-haut. En 1976, quelques jours après l’achat de l’Arche, nous avons découvert sur le terrain, derrière la grange, un lieu où, au fil du temps, on avait amassé les roches, ainsi que tout ce qui n’était pas recyclable à l’époque comme le verre et le métal. De là, cette vieille cannette d’autrefois.

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