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La ville de Sorel en 1899

En septembre 1899, il faut compter une heure 30 pour se rendre de Saint-Hyacinthe à Sorel par le chemin de fer des Comtés-unis. Le dimanche 10 septembre, 200 Maskoutains-Maskoutaines sautent dans le train, accompagnant leur club de balle à l’occasion d’une partie contre les Richelieu de Sorel. Chemin faisant, des amateurs s’embarquent aussi à Saint-Barnabé, Saint-Jude, Saint-Louis, Saint-Aimé et Saint-Robert. À midi 5, les voilà à Sorel.

Le lendemain, La Tribune, le quotidien de Saint-Hyacinthe, consacre une partie de sa une à cette excursion. Sorel l’emportera 8 à 2. Mais oublions le match et attardons-nous à ce qu’on raconte, parfois bien laborieusement.

 

Une foule joyeuse salue notre arrivée et nous voilà tous, comme des écoliers en vacances, dans les nombreuses et belles grandes rues de Sorel, à la recherche d’un parent, d’un ami, d’une connaissance ou d’un endroit pour se brosser et faire un brin de toilette pour ne pas effaroucher le coup d’œil scrutateur de la plus belle moitié de la population de la coquette rivale de Saint-Hyacinthe.

Sorel est admirablement situé au confluent du Richelieu et du majestueux St-Laurent. Ses rues larges et droites, son admirable Parc central où les arbres séculaires attendent depuis longtemps la serpe bienfaisante, les pelouses en broussaille la faucheuse soulageante, et les allées abandonnées la pioche et le râteau dont elles ont un besoin qui fait peine à constater, sont autant de choses que beaucoup d’endroits seraient heureux de posséder.

De beaux, de gros et de nombreux arbres ornent la ville sur toute son étendue et en font un véritable oasis. Les jolies et somptueuses résidences sont dispersées un peu partout; la rue George l’emporte cependant sur toutes les autres, la rue Roi vient bonne seconde.

L’église, vaste et imposante, contemple du haut de ses flèches hardies le majestueux St-Laurent. Le presbytère, les communautés religieuses, l’orphelinat et les maisons d’éducation occupent sur la rue George une place imposante et bien choisie, tandis que le collège Mont-Bernard, sur une éminence très prononcée, dans l’arrière-plan, domine toute la ville et a une vue sans égale, du Richelieu et du Saint-Laurent.

Sorel est bâti sur le sable, c’est assez dire que les rues sont toujours couvertes de poussière et très fatigantes à parcourir. On a commencé à poser du macadam sur la rue Roi avec l’intention de continuer dans plusieurs rues d’affaires.

Les trottoirs font le désespoir des étrangers sur les deux rues George et Roi, ils sont très passables; mais sur la plupart des autres rues, où il y en a, il faut marcher avec précaution, c’est tout. […]

* * * * *

La navigation du Richelieu et du St-Laurent est tellement importante pour Sorel et lui est si intimement liée qu’on peut dire en toute sûreté : elle a fait Sorel et la maintient.

* * * * *

On demande des nouvelles de France Riquier, parti de Sorel il y a un mois, pour parcourir les campagnes. Il traîne avec lui une petite charrette dans laquelle il y a des éclisses pour réparer les chaises. C’est un homme grand, âgé de plus de 60 ans, ayant barbe et cheveux gris.

S’il était vu dans les campagnes, on voudra bien lui dire que sa femme est tombée de paralysie, et qu’elle est mourante à l’hôpital de Sorel.

 

Sans doute que cet artisan ambulant répare ou refait des sièges de chaises avec de l’éclisse d’orme.

Pour un peu d’histoire de Sorel et aller manger de la barbotte rôtie avec des oignons vinaigrés sur une grosse tranche de pain de fesse, voir cet article du 1er juin dernier.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. sylvie pontbriand #

    De par la description de la ville de Sorel, je soupçonne le journaliste d’avoir un parti pris pour St-Hyacinthe!!!
    Je suis un croisement de ces deux régions; un paternel de St-Guillaume dont la ville naturelle était Sorel, et d’une mère de St-Hugues qui pour elle la ville fréquentée était St-Hyacinthe .
    J’apprécie beaucoup l’illustration qui me fait connaître le Sorel d’autrefois.

    21 septembre 2012
  2. Jean Provencher #

    Mais quelle pauvreté que ce texte ! On dirait que ce journaliste connaît si peu la ponctuation qu’il se défile, n’ose l’utiliser. Bref, une misère, qui nous empêche de bien comprendre ce qu’il veut dire.

    J’aime les cinq dernières lignes. On ne parle presque jamais des artisans ambulants de nos campagnes dans la presse de cette époque.

    21 septembre 2012

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