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Où coule donc la Fontaine de Jouvence ?

Depuis que le monde est monde que la bête humaine espère l’éternité. Moi-même, je l’ai tant cherchée, avant de découvrir après trois ans de lecture des grands livres de sagesse de l’humanité, qu’elle se cache dans l’instant, la gueuse, dans l’ici et maintenant. Grand éclat de rire au programme quand vous accédez à cette vérité. Même la belle Marguerite Yourcenar s’est esclaffée. Et vous cessez de chercher. Hier n’existe plus à jamais, le passé n’est plus là autrement que ce qu’il s’en trouve dans les vivants, maintenant, et demain n’est vraiment pas encore là. Alors vivons !

Mais peut-on au moins, diable, prolonger la vie ? En 1900, au Québec, et sans doute ailleurs, sitôt que paraît un article sur la recette qui permettrait d’être centenaire, les autres journaux se précipitent et le reprennent à leur tour. Euréka ! Nous y voilà, on y arrive… croit-on.

Alors, si vous en avez envie, que faire pour vivre jusqu’à 100 ans ? Le 21 septembre 1893, à la une, La Gazette de Joliette propose un article du Journal de Santé, sans doute une publication française, L’art de vivre vieux.

 

À propos du Congrès des vieillards qui doit avoir lieu à Paris, il est intéressant de rappeler une très curieuse enquête faite, il y a quelques années, par le docteur Javal, le savant démographe, dans le monde des centenaires.

Le docteur Javal avait rédigé un questionnaire qu’il adressa à tous les centenaires dont on lui avait signalé l’existence, les priant de répondre aux observations qui y étaient formulées. Celles-ci étaient au nombre de sept, concernant la nourriture, la boisson, l’exercice, le vêtement, le chauffage, le tabac; les conditions spéciales auxquelles le vieillard attribuait sa longévité.

Le docteur Javal reçut une cinquantaine de réponses qui peuvent être résumées de la façon suivante : nourriture simple et abondante, alimentation végétale, c’est-à-dire composée presque spécialement de légumes. La plupart des centenaires avaient totalement proscrit l’usage de l’alcool; par contre, beaucoup d’entre eux buvaient du vin à leurs repas.  Vêtements chauds, pas de tabac. Chose curieuse, un grand nombre de ces vieillards aimaient les friandises, notamment le sucre.

Enfin, les intéressés étaient unanimes à déclarer qu’ils avaient évité soigneusement les émotions de toutes espèces, et qu’une des meilleures chances pour devenir centenaire, c’est d’éviter de «se faire de la bile».

Avis aux candidats.

 

Ah, moi qui suis très bec sucré, me voilà promis au centenariat !

Cela dit, le  20e siècle va montrer également que la génétique, l’héritage, compte aussi drôlement dans la recette. J’entends encore ma médecin me demander, devant mon profil de santé : « Vous mettez-vous à genoux à tous les soirs pour remercier vos ancêtres ? »

Le photographie de cet homme âgé avec son chien à ses côtés, prise vers 1890, provient de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Collection Famille Cartier-Richard, cote P62, D50.

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