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Stonehenge

Vous connaissez Stonehenge, ce grand monument du Néolithique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, érigé en Angleterre, dans le Wiltshire, entre -2600 et -1600. Cette création fait régulièrement parler d’elle depuis au moins 2000 ans. On cherche à percer son mystère.

Voici cette fois-ci ce qu’en dit La Patrie, le 7 juillet 1905, dans un texte intitulé L’apparition du Soleil dans l’enceinte de Stonehenge.

 

Le monument de Stonehenge, situé non loin de Salisbury (Wiltshire), en Angleterre, a exercé depuis longtemps la sagacité et les hypothèses des antiquaires. C’est une construction mégalithique qui, pour les dimensions du plan comme pour la masse des pierres employées, est unique en son genre. L’opinion la plus commune voyait dans cet arrangement de blocs colossaux un temple druidique, et l’on signalait au centre une pierre qui passait pour avoir servi à l’égorgement des victimes humaines.

Il n’est pas prouvé que les druides sacrifiaient des hommes ou des femmes dans leurs cérémonies religieuses. Le seul document historique que l’on possède à cet égard provient des «commentaires» de César; or, ce témoignage est sujet à caution. César avait intérêt à présenter les peuples sur lesquels il s’était jeté sans cause, sans provocation, comme des barbares sanguinaires, afin de légitimer, pour ne pas dire excuser, ses propres agissements.

Quoi qu’il en soit, le monument de Stonehenge se composait d’un cercle de cent verges de diamètre, délimité à sa circonférence par une trentaine de pierres, dressées verticalement, mesurant 6 à 7 verges de haut, et réunies, à leur sommet, par d’autres pierres horizontales, formant linteaux.

Ces pierres sont en grande partie renversées et brisées; il en subsiste un certain nombre, encore placées comme elles le furent par les constructeurs. La grande circonférence en renfermait une seconde, formée de pierres plus petites, mieux taillées, plus régulières, qui ont souffert plus encore des effets du temps et des déprédations de l’homme. À l’intérieur, on relève encore deux autres enceintes, plus basses, qui pouvaient servir de siège ou de plate-forme à de nombreux assistants.

La destination religieuse de ce monument est à peu près certaine; on ne voit pas d’ailleurs à quel autre but aurait répondu cette construction, qui a certainement exigé une main-d’œuvre considérable et les efforts simultanés de foules humaines.

D’ailleurs, on n’a relevé aucune trace de sépulture, et nous savons, par les fouilles opérées dans les nombreux dolmens que l’on trouve sur une grande partie de l’Europe et de l’Afrique du Nord, que le peuple inconnu qui élevait les mégalithes avait choisi la forme spéciale et consacrée par l’usage du dolmen, surmonté d’un tumulus, ou amas de terre et de cailloux, pour y enfermer ses morts.

Mais à quelle divinité était consacré le monument de Stonehenge ? On est unanime à constater qu’il était consacré au soleil. D’ailleurs, la tradition s’était perpétuée dans le pays, et le 21 juin, jour du solstice d’été, un grand nombre de gens du pays avoisinant se réunissaient pour voir paraître le soleil à son lever, dans un alignement formé par deux trilithes […].

L’enceinte de Stonehenge peut être considéré comme un gigantesque cadran solaire. Car non seulement le soleil se lève le 21 juin à l’une des extrémités de l’axe qui divise en deux parties le cercle de pierre, mais encore il apparaît à l’autre extrémité de ce même axe, à son coucher le 21 décembre, jour le plus court de l’année; il est orienté selon les deux solstices.

Ces constatations ont été établies d’une façon irréfutable par sir Norman Lockiger [il faudrait lire plutôt Lockyer], directeur du laboratoire de physique solaire de South-Kensington, une des sommités de l’astronomie anglaise. En s’appuyant sur le phénomène de la précession des équinoxes, il a pu déduire l’âge du monument, c’est-à-dire l’époque de sa construction, par la différence de l’angle que forme le rayon solaire, à son lever au 21 juin de nos jours, avec la direction mathématiquement établie de l’axe du monument. Cet angle correspond à une période de 3,581 ans, ce qui rapporte la construction à l’année 1680 avant Jésus-Christ.

 

Source de l’illustration : http://www.flickr.com/photos/hbarrison/5281301469/

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