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La chasse et la vente d’oiseaux sauvages hors saison

On ne peut mettre en vente impunément des oiseaux sauvages. Le Soleil du 26 mars 1903 rapporte qu’un marchand de Québec s’est fait pincer de la sorte.

Un marchand de cette ville a été cité en Cour de police, ce matin, sous l’accusation d’avoir exposé en vente, à la porte de son magasin, un canard sauvage. Or la loi dit : « Défense de vendre ou d’exposer en vente aucune perdrix grise ou de savane, avant le 1er octobre 1903; macreuses, sarcelles, canards sauvages de toute espèce, du 1er mars au 15 septembre (excepté harles ou becs-scies, huards, goélands) ». On oublie malheureusement trop souvent la malheureuse loi de chasse, qui est pourtant faite avec grand soin et dans l’excellent but de protéger notre gibier contre les déprédations auxquelles il est exposé.

 

Voici un couple de Canards colverts (Anas platyrhynchos, Mallard). Le mâle se caractérise par sa tête d’un vert luisant et son collier blanc. La femelle, elle, d’un brun moucheté, a des taches orange au bec. Dans l’histoire, lorsqu’on recourait au terme générique de Canard, on parlait alors généralement du Colvert, le «grand-père», semble-t-il, d’un grand nombre de nos canards domestiques.  Il a eu plusieurs noms : Canard français, Canard de France, Canard ordinaire, Canard sauvage. À l’occasion, la femelle fut appelée Canard gris. En langue française, Mallard est un anglicisme.

L’ornithologue P. A. Taverner, dans son ouvrage Les Oiseaux de l’Est du Canada (Ottawa, ministère des Mines, 1920), écrit : C’est le canard sauvage par excellence, et il est connu sous ce nom du chasseur de l’ancien monde aussi bien que du nouveau. Il est l’ancêtre duquel sont issues nos variétés domestiques, et presque chaque espèce de canards de basse-cour un peu mélangé montrera les têtes vert-noir, le col blanc, ou les couvertures supérieures et recourbés de la queue, indiquant le retour à la forme primitive. Tout en étant un des meilleurs oiseaux pour la table, c’est un des canards les plus sauvages, fait qui explique que cet oiseau ne se reproduise qu’en petit nombre dans les localités qui confinent à la civilisation.

Charles-Eusèbe Dionne, dans son traité d’ornithologie, Les Oiseaux de la province de Québec (1906), note qu’il se fait rare au début du 20e siècle. Ce canard, très commun autrefois, est actuellement considéré comme rare dans la province, quoiqu’il s’en rencontre encore quelques petites bandes dans certains endroits et durant leurs migrations seulement.

Ces canards de bois sont l’œuvre du sculpteur Andy A. Dean, de Port-Joli, en Nouvelle-Écosse.

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