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On s’active dans le Bassin Louise à Québec

Plus que deux ou trois semaines avant que reprenne la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Ça besogne dans le Bassin Louise. Un reporter du Soleil en revient.

Quand on en est rendu à rayer du calendrier le dernier jour de l’hiver et qu’on se voit à la veille d’entrer dans le printemps, on oublie les rigueurs de la saison dernière pour ne penser qu’aux gaies journées de la saison qui s’ouvre. Le printemps, que tout le monde accueille avec bonheur, est salué avec un enthousiasme plus grand encore par les hommes de la marine, qui voient alors revenir leur vie à eux, la vie sur les eaux, la vie errante, la vie de marin.

Sur tous les points du continent, on signale le réveil prochain de l’activité maritime. On commence à parler des vaisseaux qui quitteront bientôt les rives du vieux monde pour venir en porter les produits aux habitants de notre pays.

À Québec, également, on a commencé depuis plusieurs jours déjà les préparatifs sur les vaisseaux qui s’étaient retirés dans les bassins intérieur et extérieur. Sur la plupart des vaisseaux, les travaux sont déjà considérablement avancés et l’ardeur qu’on met aux préparatifs est de bon augure pour la saison de navigation qui s’ouvrira prochainement. […]

Au bassin extérieur, la vie active reprend pour de bon. Du pont de tous les vaisseaux arrivent les échos du marteau frappant le fer et des masses mettant en place quelque rivet; à bord, on voit s’agiter les ouvriers qui préparent pour la navigation ces importants facteurs du commerce.

Depuis plusieurs jours déjà, les travaux sont commencés sur tous les vapeurs qui ont hiverné à cet endroit. Les employés du département de la marine font la toilette des vapeurs du gouvernement. Les Druid, Rouville, Eureka, les bateaux-phares, etc., tous sont prêts pour l’ouverture de la navigation, de même que le Tadoussac, du R & O, qui est à recevoir une toilette fraîche.

MM. Holliday Frères, qui l’an dernier avaient deux vapeurs, le Aranmore et le King Edward, n’ont cette année à s’occuper que des préparatifs du premier, le King Edward a été perdu, l’automne dernier, alors qu’il faisait son dernier voyage de la saison au golfe. Mais MM. Holliday sont en pourparlers avec certaines compagnies dans le but de remplacer par un nouveau vaisseau leur vapeur perdu. […]

Le Savoy, que MM. Holliday Frères avaient loué, l’an dernier, de M. Menier, le roi du chocolat, propriétaire de l’île d’Anticosti, n’a pas été loué par ces messieurs, cette année, mais il n’en est pas moins à recevoir au bassin extérieur, là où il a passé l’hiver, les réparations ordinaires avant qu’il reprenne la mer. Il fera tout probablement cette année encore le trafic entre Québec et Antiscosti.

Le Natashquan, de la compagnie North Shore Transportation & Wreckage, reçoit de son côté les réparations coutumières du printemps. Il a eu ses chaudières visitées entièrement et il a en outre reçu une toilette complète. Comme par les années passées, il fera le service de la Côte Nord et partira pour faire son premier voyage dès que la descente des glaces sera effectuée.

La Compagnie Maritime et Industrie de Lévis a mis, il y a quelques jours, plusieurs hommes au travail sur ses vaisseaux, le Frontenac, l’Orléans et le Champion, qui prendront le service aussitôt que les glaces auront pris le chemin de la haute mer et il en est de même pour le Saint-Croix, l’Étoile, etc. […]

Le travail de préparation des goélettes n’est pas encore commencé, mais dès la semaine prochaine plusieurs propriétaires arriveront à Québec pour commencer à gréer leur bateau. À plusieurs points en bas de Québec, les propriétaires de goélettes qui ont mis leurs vaisseaux en hivernement dans ces endroits ont déjà commencé leurs préparatifs, car c’est d’ordinaire dès les premiers jours d’avril que nous arrivent d’en bas, notamment de Malbaie et de Baie Saint-Paul, les premières messagères du printemps, qu’on accueille, ici, avec un plaisir toujours nouveau.

Cet article paraît dans le journal Le Soleil, édition du 20 mars 1909. L’image montre justement le vapeur Tadoussac, dont il est question dans le texte, passant à proximité de Lévis. Tout au loin, la ville de Québec.

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