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Un précieux chat

La Patrie du 2 février 1901 nous raconte l’histoire de Napoléon, ce chat d’une Américaine qui remporte tous les concours.

Madame Charles Weed, de Bound Brook, New Jersey, possède un chat qu’on pourrait à bon droit considérer comme ayant une valeur pécuniaire hors de pair.

C’est un superbe Angora Français que sa propriétaire estime à plus de cinq mille dollars.

Napoléon Premier (il s’agit de notre chat) vaut deux fois son pesant d’or. L’illustre empereur lui-même n’aurait pas dédaigné le logis de notre Raminagrobis. À la différence du grand capitaine, ce nouveau Napoléon n’a jamais éprouvé les angoisses de la défaite. La concurrence est, en effet, impossible.

Naturellement, Mme Weed affectionne son « Nap » plus qu’on ne saurait le dire. « J’ai eu, a-t-elle coutume de dire, bon nombre de chats précieux, mais c’est le seul qui ait jamais réussi à gagner les lauriers de Napoléon. Il est de mœurs douces, un peu vain, peut-être, mais après tout, la chose est permise aux vétérans. Quoique de bonne taille, il est bien proportionné. La gent trotte-menu, croyez-m’en, n‘a pas de pire ennemi. Il ressemble, à cet égard, à bien d’autres chats qui sont justement fiers de leur dynastie. Le dirai-je, son péché mignon, c’est la jalousie. S’il m’arrive de caresser quelqu’autre animal de son espèce, il s’en montre froissé. Il boude, il s’éloigne et prolonge ses absences. Quant à son ordinaire, je puis dire qu’il est facile à satisfaire. Un peu de lait, un peu de viande hachée en menus morceaux, constituent une nourriture substantielle. Cela lui suffit.

Dans tous les concours, il remporte invariablement les premiers prix. J’ai refusé déjà cinq mille dollars pour mon Nap, mais, vous concevez, la séparation serait trop pénible. »

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