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L’heure est aux provisions

L’hiver vient, il faut tout prévoir. À Québec, l’activité est grande sur les quais. Le journal Le Soleil témoigne de ce fait le 12 novembre 1900.

Grande animation aujourd’hui dans le bassin Louise. Nous y remarquons au moins une soixantaine de goélettes — les dernières — nous arrivant des ports d’en bas chargées de provisions de tout genre, tels que volailles, patates, bois de corde, morue, huile, etc. Aussi il faut voir l’animation sur les quais.

Il y avait là de nombreux acheteurs, marchands comme contribuables, faisant force provision de volailles, de patates, à 30 cts le sac, morue, bois de corde, etc. Certaines goélettes avaient ce matin quantité de dindes qui se vendaient bien à 9 chelins le couple. La goélette Selie entre autres, capitaine Blais, nous arrivant du Labrador, avait une cargaison d’huile et de morue en grande quantité, mais peu de hareng, parce que l’on nous a dit que la pêche du hareng avait été très pauvre cette année.

Il n’est venu encore dans le bassin Louise aucune goélette chargée d’huîtres. Deux sont bien arrivées dans notre port, mais elles ont continué pour Montréal. Toutes les huîtres qui sont arrivées jusqu’aujourd’hui ici nous sont venues par l’Intercolonial [le chemin de fer venant des provinces maritimes].

Ces dernières goélettes qui ont fait une bonne saison, repartent au fur et à mesure qu’elles sont chargées de provisions de tous genres prises chez les marchands de la ville pour approvisionner les marchands de la campagne et tous les jours, on peut en voir plusieurs voguant voiles au vent, et se dirigeant la plupart vers la pointe de l’île d’Orléans, tandis que d’autres passent devant Québec pour le haut du fleuve.

Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Fonds Famille Landry, cote : P155, S1, SS2, D14. Propriété du capitaine Philippe Landry, ce voilier de style goélette, baptisé du nom de sa fille, fut construit à l’île d’Orléans en 1886.

 

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Michel Hébert #

    Que de souvenirs ! Encore au début des années 1950, mon père négociait le prix de la poche de patates avec les capitaines de goélette, ce n’était pas seulement une négociation, mais un moyen d’entrer en communication avec ces marins et le début de jasettes interminables pendant que nous l’attendions assis sur les poches achetées, paquetées dans la vieille auto alors surbaissée.

    27 novembre 2011
  2. Jean Provencher #

    Wow ! Vous avez donc connu ça; bien chanceux êtes-vous, monsieur Hébert !

    28 novembre 2011

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