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Un monument à Joliette

Le 30 septembre 1902, la ville de Joliette est en fête. On dévoile un monument à la mémoire du fondateur, Barthélemy Joliette (1789-1850). Originaire de Saint-Thomas de Montmagny, orphelin de père peu après sa naissance, il déménage avec sa famille à L’Assomption, où il fait ses études et apprend de son oncle maternel le notariat. Il contracte en 1813 un mariage avantageux en convolant avec Charlotte Lanaudière.

Héritier par sa belle-famille, les Tarieu Taillant de Lanaudière, de la seigneurie de Lavaltrie et des premiers rangs du canton de Kildare, qui est limitrophe, il fonde durant la première moitié des années 1820 le village d’Industrie, qui deviendra Joliette. Un important moulin à madriers attire le trop-plein démographique des paroisses bordant le fleuve. En 1837, toujours à Industrie, il en ouvre un second. En 1839, il fait construire une distillerie. Mais sa réalisation majeure est sans contredit son chemin de fer Industrie-Lanoraie, lui donnant une porte directe sur le Saint-Laurent. Bientôt, Industrie prend de plus en plus les allures d’un véritable centre urbain.

En 1902, la ville de Joliette rend hommage  son fondateur. Le mardi 30 septembre, après une messe, on défile dans les rues de la ville en direction du monument. Le journal La Patrie du 1er octobre évalue à plus de 8 000 personnes la foule massée autour du monument lors de son dévoilement.

C’est Madame Norman Neilson, née Alice de Lanaudière, petite nièce de M. Joliette, qui a fait tomber le voile recouvrant la statue. Quand le monument est apparu aux yeux de la foule d’immenses acclamations ont retenti, pendant que les fanfares jouaient des airs patriotiques. Toutes les cloches de la ville étaient en même temps mises en branle et la voix sonore du canon ajoutait encore à la majesté du spectacle.

Le monument se dressait fièrement au milieu de cette foule en délire. Joliette, l’index se la main droite fixé vers le sol et tenant dans la main gauche un manuscrit sur lequel sont écrits ces mots «Cultivons le sol », semblait revivre. […]

M. Gratton, le sculpteur de Ste-Thérèse, et M. J. Dusseault, de Joliette, qui a exécuté le piédestal, étaient présents au dévoilement, et ils ont dû tressaillir d’aise devant l’enthousiasme de la foule.

Cette journée faste s’est terminée par un feu d’artifice en soirée.

On trouvera la biographie de Barthélemy Joliette par l’historien Jean-Claude Robert dans le Dictionnaire biographique du Canada : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=3467.

Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection Centre d’archives de Québec, cote : P1000, S4, D19, P181. Photographie de L. N. Roy.

 

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