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Misère dans des familles anglophones à Montréal

En 1900, le ministère de la Santé et des Services sociaux n’existe pas, bien sûr. Les démunis, les victimes de violence dans leur milieu familial sont souvent sans aide, laissés à eux-mêmes.

À la fin de l’été 1903, à Montréal, à cause de nombreux malaises sociaux de ce type, un groupe d’Anglophones, présidé par S. Carsley, propriétaire de l’immense magasin Carsley, rue Notre-Dame, créent une Société de protection des femmes, des vieillards et des enfants et mettent à la disposition de ces miséreux un grand immeuble de 25 pièces au 321, rue Dorchester. Le journal La Patrie annonce : Pour les enfants et les vieillards abandonnés, pour les femmes maltraitées, une ère nouvelle va luire. La maison occupée par la Société est très vaste et entourée de grands jardins. C’est l’ancienne résidence de la famille Reyland dont le nom est lié à l’histoire de ce pays. Les pièces un peu vieilles ont été confortablement aménagées.

Trois ans plus tard, les besoins sont toujours aussi criants et cette société poursuit son œuvre. Le journal La Presse, du 17 août 1906, fait écho à son rapport pour le mois de juillet.

La Société pour la Protection des Femmes et des Enfants, rue Dorchester, dont M. G. M. Marshall est le secrétaire, continue à prodiguer son aide aux miséreux de cette ville. La société a fait enquête sur cinquante-six plaintes durant le mois de juillet dernier. Ces cas concernaient quarante femmes et seize enfants.

Cinq femmes ont été hébergées à la maison de refuge et trois d’entre elles placées ensuite dans des hospices. Onze enfants ont été placés dans différentes institutions. Treize des cas cités plus haut étaient dus à l’abandon de l’époux.

Une femme et ses trois enfants ont été renvoyés en Angleterre par la Société Saint-Georges. Une autre miséreuse et ses deux enfants ont été généreusement recueillis par une dame de Westmount. Une femme, que la mari avait abandonnée, s’est raccommodée avec lui, grâce à une lettre de reproches adressée au mari par la société.

Un mari déserteur a été arrêté, sur une plainte de la société, et condamné à trois mois. Quatre femmes ont été envoyées à la Charity Organization Society, où elles ont reçu des secours immédiats. Seize cas de refus de pourvoir ont été soumis à la société. La plupart de ces cas ont été réglés à la cour du recorder ou privément.

L’un des maris sans-cœur a été condamné à payer au bureau de la société trois piastres par mois pour le support de sa femme. La société a aussi réglé le cas d’une servante à qui les maîtres avaient refusé ses gages du mois.

À la dernière assemblée, M. S. Carsley présidait. Parmi les membres présents, citons les révérends E. McManus et James Patterson; MM. Fred Hagen et Marshall, secrétaire.

On excusera la qualité de l’image joignant cet article, sorte de «brouillard ancien» extrait d’un microfilm du journal La Patrie, du 22 septembre 1903.

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