Dans les glossaires ou les dictionnaires du parler québécois, le mot Bouddha ou Buddha n’apparaît pas. Mais voici rapidement ce qu’on peut trouver sur internet.
Dans le Dictionnaire Le Robert dico en ligne, on dit : 1. Dans le bouddhisme, celui qui est parvenu à la sagesse et à la connaissance parfaite. Et comme exemple, on donne Le Bouddha vivant : le Dalaï -lama. 2. Représentation peinte ou sculptée d’un bouddha.
Si vous consultez l’encyclopédie livre Wikipédia, vous verrez qu’il y a un grand nombre de détails sur ce mot.
Dans La Bhagavad-Gita telle qu’elle est, traduction littéraire et explications élaborées par Sa Divine Grâce A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, fondateur acarya de l’Association Internationale pour la Conscience de Krishna. Ce livre définit Buddha ainsi : Avatara venu au commencement du kali-yuga pour enseigner la non-violence et ainsi mettre fin aux sacrifices d’animaux. Dans ce livre, on définit Avatara ainsi : (littéraire : qui descend) Dieu, l’une de ses émanations plénières ou l’un de ses représentants, « descendu » du monde spirituel dans l’Univers matériel pour rétablir les principes de la religion. Et on définit ainsi « Kali-yuga » : Age (yuga) de querelle et d’hypocrisie, dernier d’un cycle de quatre (maha-yuga); il dure 432 000 ans. (Celui où nous vivons a commencé il y a 5 000 ans.) Il est essentiellement caractérisé par la disparition progressive des principes de la religion et l’unique souci de confort matériel.
Et on ne sait qui il est, d’où il vient, combien de temps il espère passer ici. La vie lui appartient et il peut défier qui il veut. Sa présence est un cadeau. Si vous trouvez mon dernier libre, Histoires naturellles publié en 2019, vous allez apprendre qu’il n’est pas du tout craintif avec les humains. Aucune loi de la nature ne l’enferme ; il est maître de sa vie. De l’Atlantique au Pacifique, il niche où bon lui semble. Sa confiance est venue de la variété de son vécu. Il était de passage ici en avril 2018.
La renaissance des sectes depuis 1916, leur multiplication depuis 1928, l’éclatement des croyances purement rationalistes de l’époque 1900, les tentatives fascistes et nazies, le réveil mythologique de tous les peuples dit « sauvages », en Amérique et en Afrique, les crises religieuses qui se multiplient soudain au sein du christianisme, du bouddhisme et de l’Islam, l’engouement des civilisés pour la littérature fantastique, la révolte et l’éveil de la jeunesse, la renaissance des races dans un monde qui les nie, le structuralisme même, ou sémantique ou biologique, et bien d’autres phénomènes, innombrables en vérité, puisqu’ils vont de la restauration de l’astrologie à l’étude des pouvoirs psi, par l’évolution de la psychanalyse depuis Freud jusqu’à Jung et la croyance mondiale des soucoupes volantes, tout atteste qu’à nouveau les hommes n’ont soif que de l’Irrationnel, officiellement rejeté deux siècles, absent de nos cités depuis cent ans et plus.
Jean-Charles Pichon, Les dieux phénoménaux, Payot, Paris, 1972, page 7 et 8.
Ouvrons à la pager 344, où l’auteur parle du Trivial et du Tragique.
« Le simple mortel, dans notre civilisation urbanisée, passe pratiquement toute sa vie sur le Plan Trivial; ce n’est qu’en de rares occasions — pendant les orages de la puberté, ou quand il tombe amoureux ou en présence de la mort — qu’il tombe soudain dans le trou et passe au Plan Tragique. […]
La force de l’habitude et des conventions nous enferme dans le Trivial; nous ne nous en apercevons même pas parce que les chaînes sont invisibles, les contraintes agissent au-dessous du niveau de la conscience. Ce sont les normes collectives, les codes de conduite, les matrices axiomatiques qui déterminent les règles du jeu, et nous font avancer presque tous, dans les ornières de l’habitude, nous réduisant à cet état d’automates bien dressés que les behavioristes présentent comme la vraie condition de l’homme. Ce que Bergson appelle « le mécanique incrusté sur le vivant » résulte de l’incarcération dans le Trivial.
Dieu merci, l’homme n’est pas toujours un être plat — mais seulement presque toujours. Comme l’univers où il vit, il est en état de création continue. […] La vie dans le Trivial est un emprisonnement indolore; c’est aussi une condition de stabilité sociale et intellectuelle. On ne saurait s’installer en permanence dans le ventre de la baleine. Émotionnellement et intellectuellement, nous ne pouvons nous permettre que de très brefs séjours sur le Plan Tragique, parmi les archétypes et les fins dernières. Émotionnellement, ce serait le voyage sans retour de Blake, ou le samadhi définitif du yogi. Intellectuellement, ce serait l’abdication de la raison. Car les êtres que l’on rencontre sur ce plan, les membres de cette matrice — éternité infini, causes premières, paradoxes des archétypes — sont des absolus irréductibles qui ne se prêtent pas au traitement logique. Ils bouleversent toutes les opérations rationnelles, comme le font en algèbre les symboles du zéro et de l’infini introduits dans une équation finie. C’est ce qu’exprime parfaitement le mot de Malraux : « Une vie ne vaut rien — mais rien ne vaut une vie ». Le physicien peut parler de l’infini en symboles abstraits, mais dans la vie ordinaire l’infini c’est l’infini, cette chose qui dépasse l’entendement, et l’on s’en tient là.
Arthur Koestler, Le cri d’Archimède. L’art de la découverte et la découverte de l’Art, Paris, Calmann-Lévy, 1965, p. 344 et 345.
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