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Articles de la catégorie ‘La langue française’

Dans le livre de bord de Sainte-Anastasie, voici un hors-texte provenant du mensuel français Le Sauvage, format papier de 1973 à 1991. Excellent texte de Serge Moscovici !

Mais voyez du côté ouest de l’entrée, la Tussilage a explosé. Cette plante prend ici beaucoup d’espace. Le bonheur.

Voici la mère de René Lévesque, Diane Dionne, vers 1920.

Elle est décédée en 1979. Je l’avais saluée dans le quartier Montcalm, où elle habitait.

Ah, mes amis, pendant des mois, pendant une année et demie, on a viré à l’envers le rang où se trouve le magnifique domaine « Sainte-Anastasie », vivant maintenant depuis 49 ans. Deux fois, je suis allé dire à la municipalité de se calmer. Et, maintenant, ô bonheur !, c’est terminé. Avant-hier, un ami m’a dit qu’il s’agit ici de trois pissenlits.

À la vérité, il s’agit de trois fleurs de Tussilage pas-d’âne : oreilles-de-souris, pas-d’âne commun, de la même famille que la marguerite. Des fruits semblables à ceux des pissenlits. Selon Gisèle Lamoureux (Flore printanière, Fleurbec, Saint-Henri-de-Lévis, 2002, p. 146), voilà cette fleur pionnière des lieux ouverts, sur sols récemment ou continuellement perturbés de façon naturelle ou artificielle. Il lui suffit une belle journée ensoleillée pour faire éclore ses fleurs très tôt. Léon Provancher (1862) signale le premier la présence de cette plante en Amérique, mais Marie-Victorin croit qu’elle fut cultivée en Nouvelle-France comme plante médicinale. À Paris, les fleurs de tussilage peintes sur la porte servaient d’enseigne aux apothicaires.

Et ces trois fleurs sont pile, à droite, de l’entrée sur le terrain de « Sainte-Anastasie ». Merveilleux ! Ces trois fleurs accueillent.

J’aime beaucoup quand mes amis Ninon et Pierre, de Trois-Rivières, y vont aussi d’un autre texte dans le calepin-cadeau qu’ils me donnent en avril 1975.

Ça me plaît. Et nous voyageons.

Dans le livre de bord de Sainte-Anastasie, sur la rive sud du Saint-Laurent, en 1976, pour agrémenter la chose, on y va à l’occasion d’une chanson. Celle-ci est de Lawrence Lepage (1932-2012), originaire du Bas-du-fleuve, dans le coin de Rimouski. Elle est vraiment pas mal. La voici.

Voici la page 16 du livre de bord à Sainte-Anastasie en 1976.

Trois autres personnages connus qui appuient « La Bhagavad-Gita telle qu’elle est ».

Thomas Merton (1915-1968), né à Prades, dans les Pyrénées Orientales, et décédé à Bangkok, en Thaïlande, moine américain, théologien, écrivain spirituel, poète et militant pacifiste. « Bhaktivedanta Swami apporte à l’Occident un rappel salutaire, à savoir que notre culture effrénée à sens unique fait face à une crise, qui peut l’amener à sa propre destruction, car elle manque de l’intense profondeur d’une conscience métaphysique authentique. »

Jean Varenne (1926-1997), né à Marseille et décédé à Paris, indologue français, spécialiste de l’hindouisme, du sanskrit, des cosmogonies védistes et de nombreux sujets touchant aux traditions de l’Inde et aux religions de l’Iran ancien. « Ce livre, la Bhagavad-gita telle qu’elle est, de A. C. Bhaktivevedenta Swami Prabnupata, magnifiquement présenté, est d’une valeur inestimable, car l’Occident connaît mal ce courant majeur de l’hindouisme… On ne peut donc que recommander vivement la lecture d’un ouvrage qui mérite de maintes façons d’être tenu pour considérable. »

Lanza Del Vasto (1901-1981), né dans les Pouilles, en Italie, et décédé à Murcie, en Espagne, écrivain et poète de langue française, philosophe, sculpteur, dessinateur et musicien. « Il est précieux, pour le public français, de posséder ce livre regardé comme sacré par les sages de l’Inde, éclairé par l’exégèse de A. C. Bhaktivevedenta Swami Prabnupata, maître prestigieux, héritier d’une haute tradition. »

Dans les Cahiers de Simone Weil (1909-1943), l’éditeur Plon invoque que Bhagavad-gita apparaît et on le définit comme « un poème religieux et philosophique de l’Inde ancienne; date indéterminable ».

Des personnages connus appuient La Bhagavad-Gita.

Henry David Thoreau (1817-1862), philosophe, naturaliste et poète américain est du groupe. « Je baigne chaque matin, dit-il, mon intelligence dans la prodigieuse philosophie cosmogonique de la Bhagavad-Gita. Des milliers d’années se sont écoulées depuis sa composition, mais en comparaison de cette œuvre, notre monde moderne et sa littérature semblent chétifs et insignifiants. »

Aldous Huxley (1894-1963), écrivain, romancier et philosophe britannique. « La Bhagavad-Gita est le plus clair et le plus riche recueil de philosophie éternelle jamais compilé. Cela en explique la valeur permanente, non seulement pour le peuple indien, mais pour toute l’humanité. »

Arthur Schopenhauer (1788-1860), philosophe allemand. « Il s’agit là de l’œuvre la plus instructive et la plus sublime qui soit au monde. »

André Chédel (1915-1984), philosophe et chercheur suisse, écrivain, orientaliste et journaliste. « L’œuvre entreprise par le Swami Prabhupada est à la fois considérable et précieuse, car en lisant ses traductions du Srimad-Bhagavatam et de la Bhagavad-Gita le spiritualiste et le sanskritiste sont assurés de posséder une nourriture spirituelle insurpassable et un instrument de travail incomparable qui permet d’avoir accès à la moelle du texte. La pensée authentique est ainsi restituée dans sa pureté primitive, sans apports subjectifs subséquents. »

Ce cher Satprem conclut que nous arrivons à une véritable conscience.

Plus temps de s’évader, plus temps de chercher dans l’extérieur des choses, dans les temples séniles, les Écritures, mais de transmuer tout. Plus temps d’inventer des systèmes, encore des systèmes, encore des évangiles, mais de rassembler toutes nos forces et de lancer notre foi très haut, comme un harpon de lumière pour crever le ciel de suie — et tirer un Rayon d’or qui change la face des choses.

Ah! point nés pour tourner en rond dans les cycles aveugles! Changeons la vague qui nous emporte en conscience qui roule les mondes — une conscience qui se souvient dans un corps qui rayonne. Car en vérité, ce qui était au début doit se retrouver à la fin, non plus dans un éclatement solaire où tout est aboli, non plus dans un éclatement noir où tout est englouti, mais dans un corps radieux sur une terre accomplie, dans l’innombrable joie des formes qui expriment Dieu partout.

Tout est joie, il faut se souvenir, se souvenir! Elle est là tranquille et sûre sous la peau noire des choses. Elle nous aime.

Et je devine des profondeurs, des profondeurs sans fin, des étendues de conscience comme des mers frémissantes de soleils.

Je sens cela tout proche, comme un sourire derrière un voile. Nous sommes au bord de quelque chose, la vie commence!

Rêvons divinement. Et la lumière dans un corps.

La crique ruisselle au bastingage de mon grenier. Ah! que reste-t-il des boues anciennes ? jamais été, jamais été — rien qu’une petite poudre de joie qu’au long des jours secrètement, j’avais orpaillée, rien qu’un sourire tout au fond. Ah! que reste-t-il!… Je suis ce seul enfant radieux avec l’éternité dans le cœur.

Et cette Présence autour, cette Présence en moi très douce, qui me tire comme par un fil de lumière vers je ne sais quel envol, et qui m’emporte dans une risée sur un grand voilier blanc. […]

Le corps mort est largué. Déjà j’ai pris ma gîte sur les premières lueurs vertes de l’aurore, déjà la route est belle; je tiens ce fil de lumière qui tire, qui tire vers les grandes Indes chargées d’espoir.

15 août 1957.

Satprem, L’orpailleur, Éditions du Seuil, 1960. Voilà de courts passages des pages 237 et 238. Ce qui termine cet ouvrage.