Voilà soudain six Jaseurs d’Amérique
Il y a peu, comme dans l’atlas Les oiseaux nicheurs du Québec (1995), sous la direction de Jean Gauthier et Yves Aubry, on l’appelait Jaseur des Cèdres (Bombycilla cedrorum, Cedar Waxwing), mais voici qu’on en est maintenant à « d’Amérique ». Un jour, espérons-le, on cessera de changer les noms des oiseaux d’Amérique.
Quoi qu’il en soit, en voici six formant une bande, tout à fait silencieuse. L’année dernière, ils furent quatre à se présenter le 11 septembre, deux mois plus tard, assurément quatre jeunots, car sans la huppe.
Ici, à l’examen des huppes, il faut se demander si nous ne sommes pas en présence de deux adultes et quatre petits de l’année.
Voyons voir si François Shaffer et Josée Tardif, les auteurs du texte sur ce jaseur dans l’atlas de 1995, peuvent être de quelque secours.
On apprend qu’après un séjour au nid de 16 jours en moyenne, la dépendance des jeunes durent quelques semaines après la sortie du lieu où ils sont nés. Les adultes nourrissent maintenant les jeunes d’une baie, un fruit du cerisier, du sorbier, du framboisier, même non à maturité, pendant plusieurs jours.
En été, lors des grandes chaleurs, l’oiseau se tient souvent le bec ouvert.
Il n’est guère possible d’en savoir davantage. Chose certaine, ici, à l’observation, on se rend compte qu’aucun oiseau ne réclame d’être nourri, ce qui signifie qu’ils sont tous franchement autonomes. Mais, comme les jaseurs de l’année dernière, ceux du 11 septembre, ils vivent entre eux une solidarité venue de la vie au temps du nid.
Se brisera-t-elle un jour ? Mystère… pour l’instant.
Samedi dernier, j’étend du linge sur ma corde à linge et qu’elle ne fut pas ma surprise de voir un jaseur arrivé et reussir à faire un trou dans une serviette et tirer des fils, probablement pour son nid. J’ai au moins pu l’approcher de très près car il ne voulais pas quitter cette serviette.
Vous avez perdu votre serviette, cher Monsieur Yanick, mais c’est une bien belle histoire. Les jaseurs, comme certaines autres espèces, peuvent avoir une nichée plus tard que celle que nous croyons habituellement. Et les raisons varient.
Cet oiseau, chez vous, est manifestement heureux d’avoir retrouvé votre serviette pour rendre le nid de ses oiseaux encore plus douillet.
Merci beaucoup de cette observation et de nous l’avoir fait parvenir.