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Voilà l’Inde, colonie britannique, qui veut être à la table des nations, avec ses pleins droits !

Le Congrès national indien annuel s’est ouvert hier au milieu d’un grand enthousiasme.

Dadabhai Naoroji fut réélu président pour la troisième fois au milieu d’applaudissement frénétiques. La note principale de son discours a été que les Indiens par droit de naissance et par les promesses faites ont raison de réclamer les mêmes droits que les sujets anglais.

L’administration des affaires aux Indes devrait être aux mains des indigènes. Dadabhai a admis que le rouage administratif actuel ne pouvait être mis de côté immédiatement, mais le temps est arrivé de faire un effort loyal et systématique pour arriver au régime constitutionnel.

Il est futile de prétendre que le pays doive attendre jusqu’à ce que le peuple soit prêt à se gouverner lui-même. Le peuple anglais n’a pas attendu, et son parlement a été cité comme exemple pour la Russie où les paysans ont été considérés capables d’être des représentants et d’obtenir ainsi la Douma de l’autocrate par excellence au monde, le Czar.

La Perse et la Chine s’éveillent. Malgré le désappointement de certaines promesses anglaises, Dadabhai ne désespère pas de voir bientôt le self-government fortement implanté aux Indes dans un avenir rapproché.

Il termine en faisant un appel chaleureux aux personnages riches du pays, pour souscrire à un fonds destiné à payer des orateurs riches qui iront par tout le pays enseigner aux populations leurs droits, comment les exercer et en jouir.

La pétition sera envoyée au roi Edouard et au parlement anglais.

 

La Patrie (Montréal) 27 décembre 1906.

Dadabhai Naoroji apparaît sur la page Wikipédia qui lui est consacrée.

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