Pourquoi continuer de jeter à la mer ceux qui meurent sur un bateau ?
La Patrie dénonce cette coutume ancienne.
Dans sa page éditoriale du 26 décembre 1907, on lit :
Il y a quelques jours, un navire d’une compagnie de navigation canadienne, après avoir traversé l’océan, était à la veille de toucher aux côtes canadiennes.
Le dernier jour de la traversée, l’un des deux ou trois cents immigrants que le transatlantique portait à son bord mourait subitement. Et malgré que le navire dut aborder au port d’Halifax quelques heures plus tard seulement, on n’en a pas moins jeté le cadavre à la mer, selon le rite marin.
Nous avons protesté contre cet usage ancien qui n’a plus aujourd’hui sa raison d’être. Il y a à peine un couple de mois, la même chose se produisait sur un autre navire en vu de Rimouski. Est-ce qu’on ne pouvait attendre quelques heures de plus pour confier à la terre la dépouille du malheureux immigrant ?
Un loi quelconque, internationale ou autre, devrait, croyons-nous interdire formellement cette pratique. Autrefois, lorsque les traversées étaient si longues, on comprend qu’il était difficile de conserver les cadavres. Mais aujourd’hui, les navires océaniques ont franchi l’Atlantique en moins de cinq jours.
Pour un temps aussi court, ils peuvent s’outiller à très peu de frais et garder les morts pour la terre qui les réclame.