On a bien longtemps rêvé de naviguer l’hiver sur le Saint-Laurent
Au début du 20e siècle, on s’essaie dans les glaces avec des bateaux plus puissants. Voici ce qu’espère le journal La Patrie.
À la une d’abord, on dit que le brise-glace Montcalm, bâti à Greenack, en Écosse, parti le 17 novembre, «est attendu à Québec dans quelques jours». Puis, dans la page éditoriale, on propose ce texte :
Nous assisterons bientôt aux premiers efforts tentés pour prolonger la saison de la navigation entre Québec et Montréal.
Le printemps, il serait peut-être possible, au moyen de vaisseaux brise-glace puissants, d’ouvrir le fleuve à la navigation quelques semaines plus de bonne heure que d’habitude, c’est-à-dire au commencement d’avril. En général, les steamers ne remontent le St-Laurent que dans les premières semaines de mai.
Le «Bonavista», de la «Dominion Coal Co.», bravera les rigueurs de décembre pour apporter à Montréal une cargaison de charbon. Le petit charbonnier sera accompagné du «Champlain», le nouveau brise-glace dont le gouvernement fédéral a fait récemment l’acquisition en Angleterre.
Si nous avons de grands froids, si le fleuve charrie de la glace, l’expérience vaudra la peine assurément d’être suivie avec attention.
La Patrie (Montréal), 28 novembre 1904.
